L’usage intensif des écrans par les enfants et les adolescents nous rend méfiants à l’égard des images et de leur pouvoir addictif. Désormais, dans nos sociétés modernes, les images sont omniprésentes et, comble de l’attractivité, la technologie est parvenue à les animer, à produire des couleurs plus vives que dans la réalité, etc. Sans compter la miniaturisation des écrans qui les rend disponibles à tout instant, contrairement aux personnes de l’entourage.

Avant, c’était celui ou celle qui racontait l’histoire qui rendait vivante l’illustration d’un livre. Les images du dedans se nourrissaient du conteur et du conte. Les images du dehors pouvaient constituer un appui, une réassurance ou être ignorée. Maintenant les images du dehors « vivent » d’elle-même – tant qu’il y a du courant ! Elles sont animées mais vivent-elles pour autant ? L’incarnation du narrateur et l’épaisseur de l’histoire peuvent-elle se réduire à la quantité de pixels ou au nombre d’images par seconde ?

À quoi tient l’attrait exercé par les images ? N’est-ce pas qu’elles offrent à notre esprit des formes perceptives prêtes à l’emploi, qui organisent du dehors ce qui cherche à se figurer au-dedans ? Il en a toujours été ainsi ! Il suffit de voir un bébé boire des yeux le visage de sa mère : il s’y aperçoit, s’y appréhende pourvu qu’elle le regarde de façon vivante. Ce processus d’objectalisation nécessite une respiration. Il procède d’allers/retours entre éprouvés internes et perceptions, qui s’accommodent mal de la saturation des uns ou des autres. La sidération ou la fascination entraineraient une paralysie psychique.

Seulement dedans, aussi dehors ? Telle est la question qui se pose chaque matin quand les images du jour reprennent leurs droits sur celles de la nuit. Dans le rêve, la réalisation hallucinatoire de désir peut se déployer du fait de l’abolition de la différence entre images du dedans et images du dehors. Dans la pensée diurne au contraire, la différence est maintenue au prix d’un travail de renoncement à la satisfaction pleine et immédiate. Seul le jeu permet de suspendre temporairement l’écart entre les unes et les autres : on dirait que c’est pour de vrai… C’est sur ce terrain théorique et clinique que nous essayerons d’étudier la place et le rôle des images dans notre fonctionnement mental.

Inscriptions

FORMAT HYBRIDE : Présentiel /Distanciel*

*sans possibilité d’intervention pour les personnes en visio

Date

  • Samedi 20 Janvier 2024 de 09h00 à 17h30

Coût

  • Employeur : 160€
  • Individuel : 100€
  • Étudiant, retraité, demandeur d’emploi : 50€

Programme

Journée présidée par Alain GIBEAULT

Matinée modérée par Sarah BYDLOWSKI

  • 8h30 : Accueil des participants
  • 9h00 : Introduction, par Sarah BYDLOWSKI
  • 9h15 : Pas sage comme une image : qu’est-ce que l’image pour la psychanalyse ?, par Éric CORBOBESSE
  • 9h45 : Discussion
  • 10h00 : De l’évitement des images au surgissement de l’invisible. Parcours d’un adolescent au CATTP – 13ADO, par Fabrice HAYEM et Isabelle DE CATALOGNE
  • 10h30 : Discussion
  • 10h45 : Pause
  • 11h15 : Et si on éteignait les écrans ? De l’attention conjointe à un jeu partagé, par Isabelle PRAT
  • 11h45 : Discussion
  • 12h00 : Paréidolie et photographie, par Jean-Éric FABRE et Pierre DENIS
  • 12h30 : Discussion
  • 12h45 : Déjeuner libre

Après-midi modérée par Pierre DENIS

  • 14h15 : « Un oiseau blanc dans le blizzard », Une thérapie psychomotrice, par Agnès LATOUR et Orianne LEGRAND
  • 14h45 : Discussion
  • 15h00 : Le surgissement de l’image dans l’analyse avec l’enfant, par Jeanne ORTIZ
  • 15h30 : Discussion
  • 15h45 : Pause
  • 16h00 : La vague : images autour d’un mouvement de groupe, par Hervé CHAPELLIERE
  • 16h30 : Discussion
  • 16h45 : Conclusion, par Alain GIBEAULT
  • 17h00 : Discussion générale
  • 17h30 : Clôture de la journée

Président

  • Alain GIBEAULT (psychanalyste – SPP)

Comité d’organisation

  • Sarah BYDLOWSKI
  • Pierre DENIS

Intervenants

  • Sarah BYDLOWSKI (pédopsychiatre, psychanalyste – SPP)
  • Hervé CHAPELLIERE (psychologue, psychanalyste – SPP)
  • Éric CORBOBESSE (pédopsychiatre, psychanalyste – SPP)
  • Isabelle DE CATALOGNE : scénariste, art-thérapeute
  • Pierre DENIS (psychologue, psychanalyste – SPP)
  • Éric FABRE (photographe)
  • Fabrice HAYEM (psychologue, psychothérapeute)
  • Agnès LATOUR (pédopsychiatre, psychanalyste – SPP institut)
  • Orianne LEGRAND (psychomotricienne)
  • Jeanne ORTIZ (psychologue, psychanalyste – SPP institut)
  • Isabelle PRAT (orthophoniste)