Giuseppe Gangarossa, Professeur des Universités au sein de l’Unité de Biologie Fonctionnelle & Adaptative (BFA, UMR 8251 CNRS – Université Paris Cité) et membre de l’Institut Universitaire de France (IUF), a été distingué par l’Alexander von Humboldt Research Fellowship. Cette reconnaissance lui permet d’effectuer un séjour de longue durée au Max Planck Institute for Biological Cybernetics ainsi qu’à l’Université de Tübingen, en Allemagne, afin de poursuivre ses travaux de recherche.

 

Décernée par la prestigieuse fondation allemande Alexander von Humboldt, cette bourse soutient chaque année jusqu’à 500 chercheur·e·s internationaux·ales hautement qualifié·e·s, toutes disciplines confondues, leur offrant l’opportunité de développer un projet scientifique ambitieux dans un établissement de recherche allemand.

Les recherches de Giuseppe Gangarossa portent sur les voies neuronales reliant le tube digestif au cerveau qui jouent un rôle central dans la régulation de l’homéostasie énergétique et du métabolisme, mais interviennent également dans certaines fonctions cognitives telles que la mémoire, l’apprentissage, la motivation, l’attention ou encore les émotions. Pourtant, les mécanismes cellulaires et intégratifs par lesquels les signaux intéroceptifs issus de l’intestin influencent les processus hédoniques et renforçateurs, notamment dans des contextes physiologiques et pathologiques, restent mal compris. Grâce à des approches de pointe, alliant outils moléculaires, génétiques et fonctionnels, les travaux de Giuseppe Gangarossa visent à décrypter le code intéroceptif intestin-cerveau et à élucider comment cette plasticité, qu’elle soit adaptée ou non, gouverne les altérations hédoniques et homéostatiques observées dans les troubles du comportement alimentaire et émotionnel.

 

Que représente pour vous l’obtention de cette bourse dans votre parcours d’enseignant-chercheur ?

L’obtention de cette bourse représente une reconnaissance précieuse, mais surtout un véritable tremplin vers de nouveaux défis scientifiques et intellectuels. Elle constitue une étape charnière de mon parcours, en m’offrant l’opportunité de sortir de ma zone de confort pour m’immerger dans un environnement international à la fois exigeant et stimulant. Cette expérience me permettra d’affiner mes pratiques, de renouveler mes perspectives et de faire évoluer mes recherches en profondeur.

Je tiens également à souligner le rôle essentiel de mes jeunes collaborateur·rice·s (étudiant·e·s, doctorant·e·s, post-doctorant·e·s et ingénieur·e·s) dont l’enthousiasme, la rigueur et la créativité nourrissent chaque jour notre travail collectif. Cette réussite est autant la leur que la mienne.

Grâce à ce soutien, nous pourrons initier de nouvelles collaborations, explorer des approches innovantes, développer de nouvelles expertises et approfondir des thématiques passionnantes, à l’interface de plusieurs disciplines telles que la neurobiologie, la physiologie, la microbiologie et la biologie computationnelle.

Enfin, je suis honoré de rejoindre la communauté des Humboldt Fellows. Faire partie de ce réseau international offre des opportunités précieuses, bien au-delà de la période financée, pour moi comme pour mes jeunes collaborateur·rice·s, qui bénéficieront eux·elles aussi de cette ouverture et de ces nouvelles perspectives.

 

Qu’est-ce qui vous motive le plus dans cette expérience à venir ?

Ce qui me motive avant tout, c’est le défi personnel et scientifique que représente cette expérience. Rejoindre un environnement d’excellence tel que le Max Planck Institute for Biological Cybernetics est une occasion unique de repousser mes limites, de confronter mes idées à d’autres approches et d’aborder mes thématiques de recherche sous un angle radicalement nouveau.

Je suis également très enthousiaste à l’idée de tisser des liens durables entre l’Université Paris Cité et l’Université de Tübingen, tant sur le plan de la recherche que de l’enseignement. Ces échanges contribueront à enrichir nos environnements académiques respectifs et à faire émerger de nouveaux projets collaboratifs.

Dans un contexte où l’environnement académique français souffre encore trop souvent d’inerties structurelles, d’un manque de reconnaissance, de lourdeurs administratives et de dynamiques parfois peu propices à l’épanouissement professionnel, je dois avouer que cette opportunité représente une véritable bouffée d’oxygène, à la fois intellectuelle et humaine.

Enfin, m’investir pleinement dans un cadre où l’innovation et l’excellence sont des priorités majeures constitue pour moi une source d’inspiration profonde et un moteur essentiel pour penser l’évolution future de mes missions d’enseignant-chercheur. Être un Humboldtian dans ce contexte renforce ma motivation, en m’offrant un ancrage institutionnel solide et un réseau scientifique dynamique.

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