La complexité et la dynamique de l’organisation tridimensionnelle de la chromatine dans le noyau rend difficile la compréhension du contrôle de l’expression des gènes, mais ouvre aussi potentiellement des voies pour moduler épigénétiquement l’expression des gènes. Dans quelle mesure, et comment, un stress induit des changements dynamiques dans la réorganisation de la chromatine reste cependant mal compris. Dans une étude publiée dans Nature Communications par l’équipe CHROCYC de l’IPS2, les modifications de la chromatine à l’échelle du génome associées à la reprogrammation transcriptionnelle en réponse à un stress thermique ont été étudiées de manière approfondie chez la tomate. Le stress thermique induit des changements rapides dans l’architecture de la chromatine, conduisant à la formation transitoire de contacts promoteur-« enhancer », et entraînant probablement l’activation de l’expression de gènes sensibles au stress thermique. De plus, les réorganisations spatiales de la chromatine induites par le stress thermique nécessitent HSFA1a, un facteur de transcription (TF) essentiel pour la tolérance au stress thermique chez la tomate. Ces résultats indiquent que la reconfiguration 3D des contacts promoteur-« enhancer » permet aux TFs de contrôler dynamiquement les réponses transcriptionnelles au stress thermique.

Légende de la figure : Modèle récapitulant le rôle de HSFA1a dans la formation de boucles « enhancer »-promoteur pour réguler l’expression des gènes en réponse au stress thermique chez la tomate RNAPII, ARN Polymérase II ; HSF1a, Heat Shock Factor A1a; H, Histone; ac, acétylation.

A lire : la dernière publication de Moussa Benhamed @IPS2 sur la façon dont le stress thermique des plantes module l’organisation de la chromatine 3D des interactions activateur-promoteur via le facteur de transcription HSFA1a

https://www.nature.com/articles/s41467-023-36227-3