Transformer, réensauvager : faut-il « laisser la nature suivre son cours » ?

 

 

© Zoé Sauvage

Intervenant.e.s : Virginie Maris – directrice de recherche au CNRS et chercheuse au Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Évolutive (CEFE) – et Loïs Morel – écologue, enseignant chercheur au sein de l’UMR Dynamique et durabilité des écosystèmes : de la source à l’océan (DECOD).

Session animée par : Alexandra Locquet – docteure en géographie au sein du laboratoire Dynamiques sociales et recomposition des espaces (LADYSS).

La perspective du réensauvagement, née au cours des années 90, propose une approche novatrice de la protection de la nature, de plus en plus répandue. Elle se distingue des pratiques classiques de conservation en accordant une place prépondérante aux processus écologiques spontanés. Actuellement, des projets de réensauvagement sont en cours dans plusieurs pays européens, englobant la création de zones « cœur » protégées de l’activité humaine, la réintroduction d’espèces, ou simplement la libre évolution d’écosystèmes forestiers. Plusieurs courants cohabitent à l’intérieur de cette mouvance : l’une s’accorde aux pensées latouriennes et hybridistes effaçant toute distinction entre culture et nature. L’autre défend l’utilité d’un partage entre l’anthropisé et le sauvage afin de protéger ce dernier de la croissante colonisation dont il fait l’objet.

Au cours de cette séance, nous explorerons les directions de transformation proposées par cette perspective : à la fois transformation ponctuelle des écosystèmes ciblés, transformation du rôle humain dans la relation à la nature et transformation plus vaste de la géographie des espaces habités sur la planète. Avec une géographe, une philosophe et un écologue, nous nous demanderons : est-ce que le réensauvagement peut ouvrir des perspectives écologiquement satisfaisantes et politiquement désirables face à la crise écologique contemporaine ?

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