Pierre-Olivier Couraud, lauréat de la Médaille de l’engagement de l’Université Paris Cité
Semaine de la santé planétaire
Directeur de recherche émérite à l’Inserm depuis 2023, Pierre-Olivier Couraud est référent scientifique Inserm pour l’Université Paris Cité et l’USPN. Reconnu internationalement pour ses travaux sur la biologie vasculaire cérébrale et la barrière hémato-encéphalique, il a consacré sa carrière à la compréhension du rôle du complexe neurovasculaire dans la protection du cerveau et dans le dérèglement de celui-ci au cours de maladies neuroinflammatoires telles que la sclérose en plaques.
Normalien de l’ENS de Cachan et agrégé de sciences physiques, il intègre l’Inserm en 1982 en tant que chargé de recherches. Promu directeur de recherche en 1991, il devient directeur de recherche de classe exceptionnelle en 2011. Il a également occupé des fonctions de responsabilité importantes : directeur de l’Institut Cochin de 2008 à 2021, président du Conseil scientifique de l’Inserm de 2017 à 2021, vice-président de l’Université Paris Descartes en charge de la valorisation de 2009 à 2018 et administrateur de la SATT Erganeo de 2012 à 2023.
Auteur de plus de 250 articles référencés dans PubMed, Pierre-Olivier Couraud est également co-inventeur d’une dizaine de brevets. Ses travaux ont notamment abouti au développement de la lignée endothéliale cérébrale humaine hCMEC/D3, un modèle in vitro de la barrière hémato-encéphalique, aujourd’hui utilisé par plus de 300 laboratoires dans le monde et à l’origine de plus de 700 publications internationales.
Son expertise l’a conduit à présider ou participer à de nombreux conseils scientifiques, tant en France qu’à l’étranger : la Fondation pour la Recherche Médicale, l’Institut Paoli-Calmettes, l’Institut de Recherche en Cancérologie de Montpellier, la Fondation canadienne pour l’innovation, entre autres. Il a été également membre de plusieurs comités stratégiques, tels que ceux du LabEx Who Am I ? et du site intégré de recherche sur le cancer CARPEM.
Très impliqué dans les interactions entre recherche académique et innovation, il a occupé un poste de Senior Scientist dans une biotech en Californie et a cofondé la société de biotechnologie française Neurotech en 1996 (aujourd’hui localisée aux USA). Ses recherches ont nourri des partenariats industriels de long terme et contribué à la valorisation de la recherche biomédicale française.
Distingué par la communauté scientifique, il a été membre du bureau de la International Brain Barriers Society et vice-président de la Société d’Études des Interfaces entre le Sang et le Cerveau. Depuis 2002, il est également Honorary Professor de l’University College London.
Entretien
Que représente pour vous la Médaille de l’engagement de l’Université Paris Cité ?
C’est un signe d’amitié et de reconnaissance d’une bonne partie de ma carrière. J’ai été directeur de l’Institut Cochin pendant 14 ans puis vice-président Innovation de l’Université Paris Descartes aux côtés de Frédéric Dardel pendant 7 ans, avec pour mission de stimuler le transfert de technologie, une mission qui me tient à cœur.
Je suis retraité actif depuis deux ans. Je suis notamment référent scientifique de l’Inserm pour l’Université Paris Cité aux côtés de la déléguée régionale Paris centre et Nord, Claire de Marguerye et pour l’université, de la vice-présidente Recherche, Anne-Paule Roqueplo.
Qu’appréciez-vous particulièrement dans le cadre de votre travail avec l’Université Paris Cité ?
J’ai vu l’université monter en puissance, au fil des évolutions politiques. Tout en étant actif au niveau de l’Inserm, j’ai pu en apprécier l’évolution. J’ai été un partisan engagé de la fusion des universités Paris Diderot et Paris Descartes, dès le début. Le processus a été long et complexe.
Je me réjouis de l’esprit de collaboration qui anime aujourd’hui l’Université Paris Cité vis-à-vis de ses partenaires, dont l’Inserm. Cela n’a pas toujours été facile. Ces partenariats sont clairement essentiels pour chaque établissement : Il faut savoir, par exemple, que l’université est le premier partenaire de l’Inserm, représentant entre 20 et 25% de son portefeuille.
Quels ont été les moments les plus marquants de votre carrière ?
L’un des moments les plus marquants de ma carrière a été la création, en 1996, de l’entreprise de biotechnologie Neurotech, à une époque où cela n’était pas courant. Je suis convaincu que nous avons été précurseurs dans le domaine partenarial.
Ma nomination à la direction de l’Institut Cochin en 2008 à la suite du Prof. Axel Khan, élu président de l’Université Paris Descartes, a été pour moi un moment très important, d’autant que j’ai poursuivi cette mission pendant près de 14 ans. Je suis fier d’avoir participé à l’organisation et à la reconnaissance nationale et internationale de ce grand Centre de recherche biomédicale. J’ai beaucoup apprécié également mes fonctions en tant que président du conseil scientifiques de l’Inserm, de 2017 à 2021, fonctions qui m’ont permis d’avoir une vue d’ensemble enrichissante, au niveau national de la recherche en biologie médicale.
Des projets pour la suite ?
Je suis Directeur de recherche émérite depuis deux ans. Ma mission de référent scientifique Inserm, aux côtés de la Déléguée régionale, est extrêmement intéressante car elle concerne l’ensemble de la recherche au sein de l’Université Paris Cité et de l’Université Sorbonne Paris Nord. Je suis un interlocuteur de proximité pour les chercheurs et les enseignants-chercheurs et ce, sur différents sujets, notamment les grands programmes nationaux de recherche ou les Chaires de Professeur junior. Compte tenu de la taille de l’université et du nombre de laboratoires, mon activité reste assez soutenue.
J’ai également conservé une mission spécifique à l’Inserm, en présidant depuis 4 ans les comités de sélection pour les chaires de professeur junior (CPJ) : une dizaine de chaires par an permettent à des chercheurs français et étrangers de haut niveau d’ intégrer un laboratoire français pour une durée de trois à cinq ans, avant d’être titularisés par l’Inserm avec le grade de Directeur de recherche. Je me réjouis que plusieurs Chaires Inserm ont été attribuées à des laboratoires en co-tutelle avec l’Université Paris Cité.