[AAP Innovation pédagogique 2025] Découvrez les projets lauréats !

L’objectif du projet Ludolecte est de créer un jeu de rôle éducatif sur l’évolution du lexique. Le jeu vise un public d’étudiant.es en cours de langue (anglais, FLE, etc.) ou en cours de communication orale (LANSAD tous secteurs confondus). Trois objectifs pédagogiques sont envisagés : (1) encourager des débats structurés en cours de langue, (2) permettre aux étudiant.es d’apprendre les principes de la néologie et des processus d’évolution lexicale, et (3) permettre aux enseignant.es d’explorer en classe des scénarios divers par le prisme de la néologie et l’évolution terminologique.

Le jeu s’inspire d’un concept en sociolinguistique : le cryptolecte (Halliday 1976), une langue confidentielle créée par une communauté isolée. Au cours d’une partie de Ludolecte, les joueurs et les joueuses vont incarner les membres d’une telle communauté. En fonction d’un scénario fictif (crise sanitaire, colonie isolée, société secrète etc.), les étudiant.es vont imaginer de nouveaux concepts et créer un nouveau vocabulaire, tout en détaillant l’évolution de ce lexique au fur et à mesure de la partie.

Les jeux de rôle (JdR) constituent un moyen idéal pour structurer des dialogues autour d’une thématique spécialisée. En tant que JdR éducatif, Ludolecte facilitera la prise de parole en cours de langue et encouragera les étudiant.es à prendre du recul sur leurs propres pratiques discursives et sur les dynamiques sociales qui accompagnent la transformation du langage (métaréflexivité). Des créateurs de jeux éducatifs universitaires (association Ikigai) ainsi que des spécialistes en langues et d’autres disciplines seront impliqués dans la conception du prototype. Le jeu sera développé en français, mais il sera possible de l’adapter à d’autres langues. Les livrables de ce projet seront (1) un livret de règles avec des scénarios, (2) un paquet de cartes servant de focus pour les activités du jeu, (3) un guide pour une mise en place pédagogique et l’écriture de nouveaux scénarios.

Le refus de soins confronte les soignants à des dilemmes éthiques complexes. Ce projet vise à former les étudiant·e·s en maïeutique, et à plus long terme l’ensemble des étudiants en santé, à gérer professionnellement ces situations difficiles. Pour ce projet, nous proposons la mise en place d’un dispositif innovant de simulation haute-fidélité, en collaboration avec l’association d’usager.e.s appelée CIANE (Collectif Interassociatif autour de la Naissance). L’objectif est de renforcer les compétences en communication, en éthique et en gestion émotionnelle des futurs professionnel.le.s de santé, à travers des scénarios réalistes, des débriefings structurés et la participation active des usager.e.s.

Ce projet est structuré autour de trois objectifs : pédagogique (expérimenter en sécurité des situations de refus de soin), éthique (sensibiliser à la parole des patients et au respect de leur autonomie) et institutionnel (créer une dynamique de co-construction pédagogique innovante). Il s’articule au sein d’une démarche globale de pédagogie participative intégrant la simulation, l’évaluation continue associée à la co-construction avec les usagers.

Les résultats attendus incluent une meilleure préparation des étudiant·e·s à des contextes cliniques et humains complexes, un renforcement de leur confiance et de leur engagement, et un impact positif sur la qualité de la relation soignant-soigné. Pour les enseignants, il s’agit de développer une expertise en simulation éthique. Pour l’institution, ce projet renforce l’innovation pédagogique. Enfin, les usager.e.s y trouvent une reconnaissance de leur rôle dans la formation des futurs professionnels.

Déployé sur trois ans à partir de 2026, le projet alternera phases de co-construction, simulation, évaluation et ajustements, avec pour ambition de pérenniser et élargir le dispositif à d’autres thématiques sensibles et à d’autres filières de santé.

Le projet FACTS (Formation à l’Analyse des Controverses Transdisciplinaire en Santé) vise à proposer aux étudiants en troisième ou quatrième année des filières santé (pharmacie, rééducation, sciences infirmières, médecine, maïeutique, odontologie) une formation interfilière à l’analyse des controverses (AdC). Elle a pour objectifs principaux de travailler l’esprit critique et la capacité à s’orienter en situation d’incertitude.

En tant que méthode pédagogique, l’AdC a été développée à Sciences Po à partir de 2009. Sous la supervision de tuteurs issus de Sciences Po et de la Faculté de Santé, les étudiants mèneront une enquête en groupes de six, à propos d’une controverse actuelle en santé qu’ils auront choisie. L’AC débutera par une première phase d’analyse descriptive de la documentation disponible sur leur controverse visant à identifier :

– ses différents acteurs,

– les domaines de connaissance mobilisés,

– les arguments ou les thèmes de débat,

– les enjeux et intérêts impliqués et les espaces de débats.

Ensuite, ils réaliseront des entretiens avec les acteurs impliqués et les analyseront.

Enfin, ils présenteront une synthèse de leur AdC au format poster, puis la mettront en scène sous la forme d’un débat dans lequel chaque membre du groupe défendra la position d’un des acteurs de la controverse.

Ce programme de formation permettra aux étudiants d’acquérir les compétences nécessaires pour explorer une controverse en santé, décrire les variétés de positions et comprendre les enjeux autour d’un sujet complexe. De plus, par la rencontre avec les étudiants des autres filières, ils pourront développer leur capacité à collaborer de manière interprofessionnelle. Enfin, l’apprentissage des techniques d’entretien qualitatif, de la présentation de poster et de l’expression lors du débat leur permettront de développer leurs compétences communicationnelles.

L’évaluation sera mixte, quantitative et qualitative, auprès des étudiants et des enseignants.

Le déploiement des examens cliniques objectifs structurés (ECOS) en 2ème cycle des études médicales mobilise d’importantes ressources humaines et demeure exposé à une variabilité inter-évaluateurs. L’intelligence artificielle (IA) générative offre de nouvelles perspectives : à l’échelle nationale, elle pourrait améliorer la faisabilité des ECOS et réduire la variabilité des évaluations, et à l’échelle facultaire, offrir un retour pédagogique aux étudiants plus personnalisé et formateur. Par ailleurs, l’arrivée de modèles de langage (LLMs) “open-source” installés sur un ordinateur et fonctionnant sans connexion internet ni transfert de données, rend possible une utilisation conforme au RGPD et adaptée aux données sensibles des ECOS (voix des étudiants, sujets d’examens).

Ce projet pédagogique a pour objectif d’analyser, lors des ECOS en stage de médecine générale, la concordance entre les notations attribuées par deux enseignants évaluateurs et par une intelligence artificielle (LLM dédié). Il s’agit d’une étude transversale associant des approches quantitative (objectif principal) et qualitative (objectif exploratoire). Les étudiants inclus seront les externes de DFASM2 en stage de médecine générale à l’Université Paris Cité au cours des 4 trimestres de l’année 2026. Chaque étudiant passera deux stations d’ECOS de fin de stage, enregistrées par dictaphone et évaluées à la fois par deux enseignants formés et par une IA à partir d’une grille de 10 items (critère de jugement principal, score de 0 à 10). Pour chaque item et le score global, les concordance IA-enseignant et enseignant-enseignant seront évaluées par un coefficient Kappa de Cohen.

Une étude qualitative explorera l’acceptabilité de cette évaluation assistée par IA par les étudiants et enseignants. Au-delà de l’analyse de concordance, ce projet examinera également la faisabilité technique, l’impact pédagogique et l’acceptabilité de l’intégration de l’IA par les principaux acteurs de la formation médicale.

La formation chirurgicale en otologie requiert à la fois l’acquisition de compétences techniques et une compréhension approfondie de l’anatomie chirurgicale. Les cadavres étant de plus en plus difficiles à mobiliser et le compagnonnage au bloc opératoire limité, il est essentiel de développer des solutions alternatives innovantes en complément des vidéos chirurgicales et modèle d’impression 3D déjà développés à UPCité et à l’APHP.

En s’appuyant sur cette expertise, l’objectif est de développer et valider un nouveau modèle d’enseignement chirurgical basé sur la réalité virtuelle et les sciences de l’éducation, afin d’améliorer les connaissances anatomiques et la rétention à long terme des apprentissages.

Notre projet vise à réaliser une preuve de concept ciblée (POC) : la modélisation en RV d’une oreille complète permettant une immersion anatomique et une validation de connaissances. Ce module sera construit à partir des fichiers de segmentation d’un simulateur chirurgical imprimé en 3D (Prim3D, propriété intellectuelle AP-HP/UPCité) déjà développé. En collaboration avec UPPERS, une analyse du bénéfice pédagogique de cet outil sera réalisée.

Il sera intégré dès octobre 2026 dans une première formation à Paris dans le cadre du projet international TELESCOPE (Université Paris Cité – University of Toronto) pour formation initiale des internes ORL, ainsi qu’en formation continue (FQ Chirurgie otoendoscopique à UPCité) et pour l’école IBODE. La propriété intellectuelle du module VR sera partagée entre Université Paris Cité, l’AP-HP et VirtualiSurg. Ce POC est une étape indispensable pour préparer le passage à l’échelle, notamment dans le cadre du projet régional Innov’Up (200–300 k€) qui vise à développer des outils pédagogiques de planification chirurgicale en VR et à étendre cette innovation à d’autres spécialités chirurgicales.

La ponction lombaire (PL) est un geste essentiel mais demeure difficile à apprendre par simple palpation, en particulier chez les patients complexes. L’approche traditionnelle « voir une fois, faire une fois, enseigner une fois » engendre stress et risques. La simulation sur mannequin a déjà permis d’améliorer la confiance et le taux de succès du premier geste en vie réelle, et fait partie du curriculum établi de formation à la PL à l’Université Paris Cité (800 étudiants de DFGSM3 formés sur mannequin chaque année). La réalité virtuelle (RV) ouvre une nouvelle étape dans la formation médicale. Le simulateur de PL Sim&Care® d’InSimo® associe un mannequin anatomique, un environnement 3D immersif et un retour haptique, reproduisant de manière réaliste le geste et différents scénarios cliniques. L’évaluation préliminaire du dispositif a montré une réduction du temps de procédure, un meilleur confort des étudiants et une satisfaction accrue des patients. Notre étude sera intégrée à la formation des étudiants

DFGSM3 sur la plateforme de simulation et comparera l’entraînement sur mannequin seul à la simulation en RV dans un essai randomisé. Les principaux critères d’évaluation incluront le succès de la procédure sur mannequin, la confiance et la satisfaction des apprenants. Les résultats attendus sont une meilleure maîtrise technique, une confiance accrue et un engagement renforcé grâce aux outils immersifs, soutenant une intégration plus large de la simulation en RV dans la formation médicale. L’acquisition du dispositif permettra, dans une deuxième phase, de former les étudiants directement au sein des services hospitaliers juste avant le premier geste en vie réelle.

Face à la complexité croissante des soins primaires et aux défis de la collaboration interprofessionnelle, le projet FORUM propose un dispositif pédagogique innovant pour former les futurs infirmiers en pratique avancée (IPA) et médecins généralistes (MG) à travailler ensemble efficacement. Notre approche combine formation théorique, travail collaboratif sur les représentations et méthode active de théâtre-forum, permettant aux étudiants d’expérimenter concrètement la gestion de situations complexes grâce à des scénarios co-construits avec des professionnels et patients partenaires. Le projet s’articule autour de six étapes :

1) développement de modules en ligne,

2) organisation de rencontres inter-promotions,

3) formation des enseignants au théâtre-forum,

4) création de scénarios réalistes,

5) animation d’ateliers pratiques,

6) évaluation du dispositif.

FORUM vise à dépasser les stéréotypes professionnels, développer une culture commune centrée sur le patient et créer un réseau pérenne entre futurs professionnels. Les résultats attendus concernent à la fois l’acquisition de compétences collaboratives par les étudiants, l’enrichissement des pratiques pédagogiques et, à terme, l’amélioration de la qualité des soins pour les patients, particulièrement les plus vulnérables. Ce projet s’inscrit dans une démarche de transformation des pratiques formatives pour mieux répondre aux enjeux contemporains en santé et favoriser l’intégration réussie des nouveaux profils professionnels comme les IPA.

Ce projet a pour objectif d’intégrer l’usage de jumeaux numériques dans l’enseignement préclinique et clinique de l’endodontie et de la restauration de la dent dépulpée. À partir de données cliniques (CBCT et empreintes optiques), des modèles numériques seront conçus puis transformés en simulateurs imprimés en 3D. Ces simulateurs, reproduisant fidèlement l’anatomie dentaire, offriront aux étudiants un entraînement dans des conditions proches de la réalité clinique.

En 3ᵉ année, un cycle de trois séances permettra d’aborder le traitement endodontique complet, puis la réflexion et le suivi d’une restauration partielle collée. En 4ᵉ année, les étudiants travailleront directement à partir du cas réel de leur patient hospitalier : un jumeau numérique personnalisé sera imprimé afin de s’exercer avant l’acte clinique.

Les retombées attendues sont multiples :

– un meilleur niveau de préparation technique et décisionnelle

– une diminution de l’anxiété et des erreurs lors des premiers soins

– une transition facilitée entre la formation préclinique et la pratique hospitalière

Fondé sur une méthodologie innovante combinant technologies numériques et impression 3D, ce projet se veut un modèle pédagogique reproductible et transposable à d’autres disciplines de l’odontologie reproductible et transposable à d’autres disciplines de l’odontologie.

Le projet ALTERMAP vise à développer l’innovation pédagogique dans le domaine des imaginaires géographiques et des représentations de l’altérité spatiale. Il portera plus précisément sur le rôle des cartes mentales dans l’enseignement de géographie en licence et l’initiation à la recherche en master.

Associant des enseignants-chercheurs de l’Université Paris Cité et de l’Université Cheikh Anta Diop ainsi que d’autres universités du Sénégal, il prendra la forme originale de la coconstruction d’un questionnaire et de la réalisation d’entretiens sur les représentations de l’Europe en Afrique et de l’Afrique en France. Dans chaque pays le questionnaire sera administré par les étudiants de master ou de doctorat auprès des étudiants de licence et fera l’objet de restitution des résultats dans les enseignements thématiques (géographie sociale, géographie des Nords et des Suds, structure du Monde actuel, mobilités et migrations…) et d’utilisation comme exemple dans les enseignements méthodologiques (méthodes qualitatives, statistiques, cartographie, géomatique …).

Le projet se clôturera par une école d’été associant les enseignants-chercheurs des deux pays ainsi que des doctorants intéressés pour consolider les acquis de l’enquête en termes méthodologiques. Cette école d’été permettra un partage des expériences réalisées en matière par exemple d’analyse textuelle des discours, de cartographie sensible, de visualisation des espaces attractifs et répulsifs, de modélisation statistique des facteurs déterminants les perceptions de l’altérité.

Idéalement, cette expérience d’innovation pédagogique débouchera sur l’élaboration de thèses en cotutelles et sur un élargissement de l’enquête à d’autres pays du Nord et du Sud dans le cadre de réponse à des appels d’offres internationaux de l’Union Européenne, l’Union Africaine ou la Banque Mondiale.

École d’été internationale au coeur du Festival d’Avignon : la ville-festival comme terrain de formation et de recherche. Organisée durant la première semaine du Festival d’Avignon, cette école d’été internationale constitue une initiative pédagogique et scientifique rassemblant pendant cinq jours des chercheur·ses confirmé·es et des étudiant·es en master et en doctorat venu·es de France et de l’étranger pour mener une recherche embarquée sur le spectacle vivant. Lieu d’histoire et de patrimoine, laboratoire de la création contemporaine et agora professionnelle, la « ville-festival » fournit un terrain propice à l’élaboration d’un programme d’études intensif qui articule grand angle théorique et observation in situ et qui favorise la diversification des objets (spectacles, archives, bâtiments), des disciplines (études théâtrales et intermédiales, sciences humaines et sociales, humanités numériques), des interlocuteur·rices (universitaires, artistes et acteur·rices de la culture) et des méthodes d’investigation et de transmission (conférences, ateliers, rencontres et visites).

Portée par Avignon Université et conçue en collaboration avec les Universités de Montréal, Paris Cité et Rennes 2, cette manifestation s’appuie sur des partenariats étroits avec les institutions culturelles locales, en premier lieu le Festival d’Avignon, les Centres de Jeunes et de Séjours du Festival d’Avignon (CDJSFA) et la Maison Jean Vilar. Inséré·es dans un collectif comptant une cinquantaine d’étudiant·es et une vingtaine d’enseignant·es-chercheur·ses, les masterant·es Lettres & Humanités de l’UFR LAC s’initient à la dimension collaborative de la recherche tout en découvrant un événement culturel de première importance sur la scène internationale. Leur expérience ouvre à certification par la livraison d’open badges et se prolonge par la production de travaux issus des matériaux collectés pendant l’école d’été et destinés à être publiés en ligne (https://laservante.hypotheses.org/).

L’application de la réalité virtuelle (RV) dans l’enseignement supérieur permet d’enrichir les pratiques pédagogiques, de renforcer l’engagement des étudiants et de proposer des environnements immersifs d’apprentissage sécurisés. SimRV-PSY a pour objectif de développer une simulation immersive reproduisant les étapes clés d’un examen psychologique, incluant des tests standardisés et des entretiens. Il vise ainsi à améliorer la formation des psychologues, à favoriser l’acquisition de compétences cliniques et d’évaluation des patients, et à offrir un environnement sécurisé pour la pratique et l’entraînement aux examens psychologiques.

Grâce à la RV, les utilisateurs sont placés dans une salle de consultation virtuelle où ils peuvent interagir avec des patients simulés (avatars) et réaliser diverses tâches telles que des tests neuropsychologiques ou des entretiens semi-structurés. L’utilisateur peut tour à tour incarner un patient ou jouer le rôle du praticien administrant les tests ; il peut également mener des entretiens psychologiques avec des avatars représentant des patients virtuels, modélisés pour exprimer différents états émotionnels et troubles. Les réactions des avatars reposent sur des scénarios réalistes et variés, permettant de simuler de multiples pathologies, à différents âges de la vie, ainsi que des situations cliniques complexes favorisant le développement de compétences essentielles (empathie, flexibilité, gestion du stress, prise de décision, réflexion éthique).

Ce projet a pour ambition de proposer un outil novateur, disponible sur plusieurs supports (ordinateur, tablette, casques), destiné à la formation en psychologie. Il permettra aux étudiants de développer des compétences cliniques dans un environnement virtuel contrôlé, tout en bénéficiant d’une expérience réaliste et immersive. Le projet prévoit également d’évaluer la validité de SimRV-PSY dans un contexte de santé élargi, en l’appliquant à la formation des étudiants en médecine.

Sensibiliser les étudiants à l’importance des qualités oratoires et à la nécessité de cultiver la clarté de l’expression afin de disposer d’atouts indispensables pour leurs échéances futures, qu’elles soient académiques ou professionnelles, est essentiel.

L’unité d’enseignement (UE) « éloquenscience en chimie » est une UE optionnelle, de 3 ECTS soit 24h, qui est proposée au 2e semestre de la 2e année aux étudiants inscrits en licence de chimie, parcours mineure biologie. Elle est également ouverte aux étudiants de la licence sciences de la vie. L’effectif maximal est de 16 étudiants. Afin d’allier « éloquence » et « science », nous avons choisi d’initier les étudiants à la médiation scientifique dite « humaine » ou « face public » et donc au partage d’informations scientifiques devant et pour le grand public. Ce partage nécessite l’acquisition progressive d’une aisance dans la prise de parole devant autrui. Cette UE est donc construite de manière à systématiquement engager les étudiants dans une telle démarche. L’enseignement reposera sur une approche active, valorisant l’implication des étudiants par des modalités pédagogiques participatives et interactives. Des ateliers en petits groupes ainsi que des dispositifs de ludopédagogie seront mobilisés pour favoriser l’engagement et la co-construction des savoirs. Ce type de démarche est d’autant plus pertinent que le faible effectif permet un accompagnement individualisé. L’approche transmissive, descendante et unilatérale, sera ainsi marginale.

Nous souhaitons créer des contenus pédagogiques numériques pour déployer l’innovation pédagogique afin de favoriser la réussite étudiante dans nos formations qualifiantes déjà existantes à l’UFR de chimie et de physique, qui préparent nos stagiaires, enseignants et enseignantes de physique-chimie dans des établissements du second degré, aux épreuves écrites et orales de l’agrégation interne.

Le projet inclut la création de films pédagogiques présentant des cours, des quiz, des auto-évaluations, des exposés type concours et des expériences classiques et fondamentales des épreuves expérimentales. En particulier, ces dernières permettront notamment aux candidates eta ux candidats d’observer des protocoles en conditions réelles, d’apprendre à exploiter et interpréter des résultats avec l’appui d’outils comme Python™. Des vidéos courtes mettront en avant des gestes techniques classiques de chimie ou des expériences réalisables aussi bien dans un établissement secondaire doté d’un équipement réduit qu’à son propre domicile.

La création de ce contenu en ligne permettra de développer en distanciel nos formations qualifiantes existantes. Le modèle en distanciel permet de toucher un plus grand nombre d’enseignants. Il permet en outre de faire connaître nos formations en présentiel, qui peuvent être intégrées à l’occasion d’un congé de formation pour les personnes éloignées géographiquement (province, DROM-COM).

Dans un contexte marqué par l’urgence environnementale et la nécessité de préserver les écosystèmes aquatiques de la Seine, ce projet de BUT Mesures Physiques vise à concevoir un bateau autonome, fabriqué par impression 3D, capable de mesurer en temps réel la qualité de l’eau de la Seine et de ses affluents. L’originalité réside dans la combinaison d’une conception 3D optimisée (SolidWorks), de capteurs environnementaux et d’une électronique embarquée programmée sur Arduino. Le dispositif collectera des données fiables sur des paramètres clés : température, pH, conductivité, turbidité et oxygène dissous. Ces mesures traduisent des processus physiques essentiels : le pH influence la solubilité et la toxicité des métaux ; la conductivité renseigne sur la concentration en sels dissous et donc sur les flux ioniques ; la turbidité reflète la diffusion de la lumière par les particules en suspension ; l’oxygène dissous conditionne les équilibres biologiques via les échanges air/eau et la photosynthèse. La corrélation de ces données, comparées à celles de stations fixes, constituera un apport scientifique pour caractériser la dynamique des écosystèmes aquatiques.

Le projet suit une démarche itérative : d’abord un prototypage validant flottabilité et stabilité (principe d’Archimède, répartition des masses), puis l’intégration des capteurs, leur calibration (solutions étalon pour le pH, liquides de référence pour la turbidité, sondes de température calibrées) et leur validation en conditions réelles. À terme, l’ambition est de développer une plateforme éducative mobile, robuste et intelligente, intégrant GPS pour la navigation autonome, transmission 4G et restitution cartographique des données.

Ce projet associe apprentissage des technologies de pointe (3D, électronique, IoT) et contribution scientifique concrète à la compréhension des phénomènes physiques régissant la qualité de l’eau, tout en renforçant les compétences de nos étudiants en lien avec les enjeux environnementaux de la métropole parisienne.

Depuis fin 2022, l’essor de l’intelligence artificielle (IA) générative, comme ChatGPT, Gemini ou Le Chat, bouleverse le monde de l’éducation, y compris dans l’enseignement supérieur. De nombreuses universités ont déjà proposé vidéos et articles pour sensibiliser étudiant.e.s et enseignant.e.s. À Université Paris Cité, une enquête menée au printemps 2025 a révélé un très fort besoin de formation sur ces technologies. Plutôt que de créer de nouveaux contenus, ce projet vise à déployer BrevetAI, l’outil d’acculturation et de formation à l’IA développé par l’Université Paris-Saclay. Son approche « learning by doing » engage les participant.e.s dans des activités interactives, renforçant ainsi leurs compétences. S’appuyant sur un outil éprouvé, un déploiement robuste et les méthodes de Learning & Teaching Analytics, nous souhaitons offrir à la communauté éducative d’Université Paris Cité une montée en compétence rapide et structurée. En parallèle, nous développerons une méthodologie pour concevoir des assistants conversationnels adaptés aux contenus pédagogiques des enseignant.e.s. Ces assistants contribueront à accompagner et à soutenir les étudiant.e.s dans leurs apprentissages. Des formations dédiées permettront aux enseignant.e.s volontaires d’intégrer l’IA dans la scénarisation de leurs cours, d’exploiter leurs propres ressources pédagogiques et de personnaliser ces assistants en toute autonomie. Ce projet associe donc acculturation et formation à l’IA et intégration concrète dans les pratiques pédagogiques, engageant ainsi l’ensemble de la communauté éducative d’Université Paris Cité dans une transformation durable et stratégique.