Dans le cadre de l’évaluation et de la sélection de l’appel Recherche Action Covid-19 qui visait à soutenir des travaux de recherche à court terme en lien avec la pandémie, l’ANR a sélectionné 13 portés par Université Paris Cité.
Dans la continuité de l’appel ANR Flash Covid-19 ayant abouti au financement de 118 projets, l’ANR a lancé le 15 avril 2020 un appel RA-Covid-19 (Recherche-Action Covid-19) pour soutenir des travaux dont les résultats pourraient être implémentés dans la société dans les 3 à 12 mois suivants. En cohérence avec les recommandations de l’OMS, l’appel couvrait les 5 thématiques suivantes : études épidémiologiques ; physiopathogénie de la maladie ; prévention et contrôle de l’infection ; éthique et dynamiques sociales ; enjeux globaux de la pandémie Covid-19.
À l’issue de l’ensemble des vagues d’évaluation, le comité d’évaluation scientifique de l’appel a retenu 13 projets portés par Université Paris Cité.
- Apcod, Les cellules présentatrices d’antigènes dans la maladie de COVID-19 à résolution monocellulaire,coordonné par Vasili Soumelis (Inserm U 976 – Immunologie humaine, pathophysiologie et immunothérapie Université Paris Cité), vise à étudier la diversité des sous-ensembles cellulaires qui présentent des antigènes, les caractéristiques moléculaires et fonctionnelles sous-jacentes, et les réseaux cellulaires qui s’engagent dans le contexte d’une infection sévère par le SRAS-CoV-2. Les études pourraient avoir un impact clinique significatif pour la gestion future de la maladie Covid-19, sous la forme de nouvelles cibles thérapeutiques et de stratégies de traitement basées sur les biomarqueurs.
- Chip-Covid-19, Étude du rôle de l’hématopoïèse clonale comme facteur de susceptibilité à l’infection par COVID-19, coordonné par Ziad Mallat (INSERM UMR_S970 – Paris Centre de Recherche Cardiovasculaire/Hôpital Européen Georges Pompidou), porte sur l’étude du rôle de l’hématopoïèse clonale comme facteur de susceptibilité à l’infection par Covid-19. De nombreuses personnes présentent des cellules sanguines anormales dans leur corps en raison de modifications génétiques aléatoires qui se produisent avec le temps. Ces cellules réagissent anormalement à l’inflammation, ce qui entraîne de nombreuses maladies. Les chercheurs souhaitent tester si ces cellules sont responsables de la maladie Covid-19 grave.
- SURVIE, coordonné par Todd Lubart (UMR T_7708 – Laboratoire de Psychologie et d’ergonomie appliquées – Institut de Psychologie – Université Paris Cité), propose la mise en place d’une démarche d’innovation participative dans cinq organisations (hôpital, réseau de maternités, établissement d’enseignement supérieur, entreprise dans le secteur des transports, startup dans les industries culturelles), afin de favoriser l’émergence de solutions pour faire face aux problèmes liés aux situations de travail dans le contexte lié à la pandémie de Covid-19.
- MELATOVID, coordonné par Ralf Jockers (U1016 – Institut Cochin – Inserm) vise à évaluer le potentiel de la mélatonine et de ses dérivés afin de fournir une solution rapide, préventive ou thérapeutique contre l’infection au Covid-19. Il évaluera l’effet des médicaments mélatoninergiques et leurs mécanismes d’action associés sur des modèles cellulaires infectés par le virus du SARS-CoV-2, et in vivo.
- PARCOURS COVID,coordonné par Elise Ricadat (UPR 3522 – Centre de Recherches Psychanalyse, Médecine et Société – Université Paris Cité) a pour objectif d’étudier les impacts de la réorganisation des ressources sanitaires habituellement dédiées aux personnes atteintes de maladie chronique, et des modalités de confinement et de « déconfinement » sur la prise en charge et l’expérience du soin des malades chroniques.
- COVINNATE, coordonné par Margarita Hurtado-Nedelec (U 1149 – Centre de Recherche sur l’Inflammation – Hôpital Bichat), concerne l’étude de l’implication des phagocytes dans la pathogénèse et la réponse immunitaire du Covid-19, à différents stades de la maladie. Il analysera les principaux effecteurs moléculaires et les fonctions de la réponse immunitaire innée dans les phagocytes pendant la maladie, ainsi que leur corrélation avec les marqueurs inflammatoires et les résultats cliniques indésirables.
- CoV-2RBP, coordonné par Sarah Gallois-Montbrun (U 1016 – Equipe Hôte-Virus – Institut Cochin / Paris), vise à identifier les facteurs viraux et cellulaires qui interagissent avec les ARN du SARS-CoV-2 et qui impactent la réplication virale dans des modèles cellulaires d’infection. Ils mobiliseront des approches cellulaires et moléculaires afin de marquer spécifiquement l’ARN du SARS-CoV-2, isolerons ensuite les complexes ARN viraux-protéines, et identifierons les facteurs d’interaction par spectrométrie de masse. Les protéines d’intérêt seront ensuite validées pour leur interaction avec l’ARN du SARS-CoV-2 et leur rôle dans la réplication virale sera étudié.
- MOD-CoV, coordonné par Charles Burdet (CIC-EC 1425 – Hôpital Bichat / Paris) s’attachera à décrire les médicaments, les procédures et dispositifs médicaux utilisés et leur évolution, avant et après une infection par le SARS-CoV-2 nécessitant une hospitalisation, et à identifier les troubles organiques à moyen terme (12 mois) chez une cohorte de sujets infectés par le SARS-CoV-2, hospitalisés entre janvier et juin 2020. Il permettra d’identifier des troubles organiques persistants potentiels à moyen terme, requérant un suivi médical.
- PsyCOVIDUM, coordonné par Elie Azria (Groupe hospitalier Paris Saint Joseph) vise à estimer l’évolution de la prévalence de femmes en post-partum immédiat présentant des manifestations dépressives au moment du pic épidémique de COVID-19, lors de la phase de déconfinement, à 2 mois du déconfinement, et à 1 an du pic. Le projet, mené dans la population de 3 maternités participantes, permettra également d’identifier les facteurs en lien avec le contexte pandémique les plus associés au risque dépressif, de proposer en anténatal aux femmes les plus à risque des accompagnements psychologiques et d’adapter les mesures de dépistage en post-partum.
- AABIFNCOV coordonné par Aurélie Cobat (UMR 1163 – Institut des Maladies Génétiques – IMAGINE, Paris) concerne l’étude des bases génétiques et immunologiques des auto-anticorps (auto-Ac) dirigés contre les interférons de type I et prédisposant aux formes sévères de Covid-19. Il s’attachera à détecter la présence de ces auto-anticorps avec des méthodes plus sensibles, dans de grandes cohortes de patients présentant différents grades de sévérité, mais aussi chez les membres de la famille des individus avec auto-Ac, dans le plasma de patients convalescents destiné à être transfusé, chez des sujets avec un seul chromosome X fonctionnel, ainsi que chez des individus de la population générale. Il analysera également par séquençage du génome entier les variants génétiques, en particulier liés au chromosome X, qui pourraient expliquer le développement de ces auto-Ac, et les valider expérimentalement.
- FIBROCO, coordonné par Bruno Crestani (UMR 1152 – Physiopathologie et Epidémiologie des Maladies respiratoires – Faculté de Médecine Xavier Bichat / Paris) vise à mieux comprendre la physiopathogénie des formes sévères de Covid-19 et à établir l’implication des fibrocytes dans la physiopathologie et dans le pronostic. Un taux élevé de fibrocytes circulants a été associé à un mauvais pronostic durant le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) et dans la fibrose pulmonaire idiopathique. La pneumopathie du Covid-19 présentant des caractéristiques histologiques et inflammatoires similaires au SDRA, le projet quantifiera les fibrocytes circulants chez les patients atteints de Covid et déterminera leur valeur pronostique au cours du Covid-19.
- PEDIMMCO, coordonné par Guislaine Carcelain (U 976 – DMU Biologie et Génomique médicales – Hôpital Robert Debré / Paris), prévoit d’analyser les réponses humorales et des cellules T mémoire anti-SARS-CoV-2, chez des enfants présentant différents niveaux/types d’immunosuppression et des témoins sains suivis dans 4 hôpitaux universitaires de Paris. Il déterminera et comparera la quantité et la qualité de leurs réponses humorales et des cellules T mémoire spécifiques du SARS-CoV-2. Cette étude spécifique de la population pédiatrique est particulièrement importante pour déterminer leur potentiel de protection individuelle et collective, notamment en ce qui concerne les enfants immunodéprimés.
- COVIRIC, coordonné par Corinne Miceli (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris Groupe Hospitalier Cochin Saint-Vincent-de-Paul / Paris), vise à étudier l’impact des traitements immunosuppresseurs sur la charge virale et les réponses humorales et cellulaires lors d’une infection virale par SARS-CoV-2, chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde ou de spondyloarthrite, par rapport aux autres membres du groupe familial infecté.
L’appel RA-Covid-19 est clos depuis le 28 octobre 2020. De nouvelles vagues d’évaluation et de sélection se tiendront dans les prochains mois.
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