Dans une étude publiée cet été, une équipe des chercheuses canadiennes et françaises a étudié les miels issus de ruches de la région parisienne pour tracer la pollution au plomb liée à l’incendie de la cathédrale Notre Dame du printemps 2019.

Schéma modélisant la concentration relevé du plomb dans le miel suite à l’incendie de Notre-Dame de Paris.
L’incendie de la cathédrale de Paris, le 15 avril 2019, a complètement détruit la toiture de l’édifice et disséminé une fumée riche du plomb qu’elle contenait dans l’atmosphère, provoquant un épisode de pollution.
Pour estimer la distribution de ces retombées de plomb (Pb), des scientifiques de l’université de Colombie-Britannique (Canada), du CNRS à l’Institut de physique du globe de Paris – Université Paris Cité et de Beeopic, ont comparé des échantillons de miel collectés dans des ruches d’Île de France avant et après l’incendie et dans des ruches de la région Rhône-Alpes. Les abeilles, qui butinent dans un rayon maximum de 2 à 3 km de leur ruche, amoncellent aussi les poussières environnantes et leurs miels sont ainsi représentatifs de la présence de métaux dans leurs environnement. En mesurant les concentrations de différents métaux et les rapports isotopiques du plomb dans ces échantillons, l’étude, publiée le 20 juillet dans la revue Environmental Science & Technology Letters, observe que le miel provenant de ruches sous le vent le soir de l’incendie présente des concentrations en plomb plus élevées que les autres miels (sans toutefois dépasser les seuils des normes de consommation en vigueur). Ces concentrations décroissent avec l’éloignement des ruches du lieu de l’incendie.
L’analyse isotopique permet d’attribuer cette hausse de concentration en plomb à l’incendie et non à d’autres sources potentielles de pollution au Pb (carburant notamment), puisque les rapports entre les isotopes du plomb dans le miel sont représentatifs du plomb provenant des constructions anciennes de Paris et de sa région (toiture, tuyauterie…), qu’on retrouve dans les sédiments récents et les aérosols de la capitale.
L’étude confirme donc les mesures effectuées au sol de façon empirique dans la capitale après l’incendie et démontre l’utilité du miel pour le suivi des pollutions atmosphériques.
Référence scientifique :
• Honey Maps the Pb Fallout from the 2019 Fire at Notre-Dame Cathedral, Paris: A Geochemical Perspective, Kate E. Smith, Dominique Weis, Catherine Chauvel, and Sibyle Moulin, Environmental Science & Technology Letters Article ASAP, DOI: 10.1021/acs.estlett.0c00485
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