Grâce aux recherches de Maxime Pierre, enseignant-chercheur à l’UFR LAC, et pour la première fois en français, le cérémonial du nô s’invite dans une tragédie de Sénèque pour en transcender la puissance obscure. Ne manquez pas cette création unique le 14 novembre 2024 à l’auditorium du Musée Guimet à Paris.
Masato Matsuura, acteur principal de la pièce, sur la scène de nô d’Aix-en-Provence
Maxime Pierre est enseignant de théâtre et cultures anciennes à Université Paris Cité et membre du CERILAC. Il anime depuis 2018 des ateliers de nô dans le cadre de la formation des étudiants de l’UFR LAC en collaboration avec le centre Anim’ Goscinny et initie les étudiants à la pratique de la scène en faisant dialoguer théâtre antique, modernité et scènes d’Asie.
En 2022 Il obtient un financement IDEX dans le cadre de l’AAP Emergence en recherche pour le projet « CHORUS : les arts de la parole, entre voix singulière et corps social – Futurs de l’ethnopoétique » qui interroge l’usage de la choralité. La même année, il reçoit la bourse « Japanese language for specialists » de la Japan Foundation pour approfondir son travail au Japon. En s’associant à des maîtres de nô, il crée la Compagnie Sangaku dont l’ambition est de renouveler les arts de la scène par le nô. Le volet créatif du projet CHORUS s’est concrétisé le 16 juin 2023 prochain avec MEDEA, une pièce de théâtre nô, adaptée de la Médée de Sénèque, et jouée en français au Théâtre de l’Alliance Française.
Le nô est une forme de théâtre traditionnel japonais qui a émergé à la fin du 14ème siècle. Reconnu en 2008 par l’UNESCO comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité, il est considéré comme une forme d’expression théâtrale unique et précieuse qui représente l’histoire et la tradition japonaise. Il se caractérise par une esthétique élégante et dépouillée, avec une utilisation minimale des décors et des costumes. Le théâtre nô est également réputé pour son orchestre (hayashi) composé d’un joueur de flûte et de trois joueurs de tambours qui accompagnent la danse et le chant par les battements des instruments et par des cris caractéristiques (kakegoe).
« C’est la première fois qu’un nô est joué en français. J’ai d’abord écrit le livret de la pièce avec le compositeur Richard Emmert puis j’ai réuni une chorale de nô qui s’est exercé à chanter les textes. Nous avons ensuite ajouté le jeu des acteurs, en particulier le protagoniste masqué, joué par le maitre de nô Masato Matsuura, qui danse et illustre les chants du chœur. Au mois de juin, nous finalisons notre création en invitant trois musiciens de nô du Japon. »
Il faudra plus d’un an à Maxime Pierre pour finaliser son projet, et de nombreuses heures de pratiques et de répétition en compagnie des 15 acteurs, musiciens et choristes impliqués dans ce projet.
Au-delà du mélange inédit entre tragédie grecque technique du nô, l’une des originalités du projet CHORUS est de postuler que la recherche peut aussi se faire à travers la création.
« En France la recherche est généralement confiée à l’université et la création aux conservatoires. Mon travail vise à décloisonner les deux domaines. Je travaille simultanément à un travail de comparaison théorique entre nô et tragédie ancienne, tout en menant un travail de terrain. »
MEDEA
Pièce de théâtre nô d’après la Médée de SénèqueUne création de la Compagnie Sangaku en collaboration avec le Theatre Nohgaku et la Compagnie des Deux Spirales, avec le soutien de l’université Paris Cité (projet Idex CHORUS) de la Japan Foundation, de la Fondation de France et de l’université d’Orléans :
- le 14 novembre à l’auditorium Jean-François Jarrige du Musée Guimet à Paris
- le 18 novembre au Bouillon à l’Université d’Orléans
- le 20 novembre au Théâtre des Capucins dans le cadre du Festival Rainy Days de la ville du Luxembourg
Plus d’informations : www.sangaku.fr
Texte et coordination artistique : Maxime Pierre
Musique et direction chorale : Richard Emmert
Chorégraphie : Masato Matsuura
Supervision scénique (kôken) : Lluis Valls
Décors (tsukurimono) : Marine Donadoni
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