Dans une récente étude conduite par l’équipe de recherche Reglys (Régulation de la Glycémie par le Système nerveux), dirigée par le professeur Christophe Magnan au laboratoire Biologie Fonctionnelle et Adaptative (UMR CNRS 8251), les chercheurs ont mis au jour une nouvelle voie de régulation nerveuse de la sécrétion d’insuline via le bulbe olfactif et l’hypothalamus. Ces travaux ont été publiés dans Nature Communications.

© Christophe Magnan

Chacun sait que l’ingestion d’aliments pendant le repas stimule l’activité des cellules du pancréas qui sécrètent de l’insuline, l’hormone qui permet de stocker des sucres ingérés et de les transformer en molécules assimilables par l’organisme. Mais ce que tout un chacun ne sait peut-être pas c’est que la simple vue ou la simple détection d’odeur d’aliments déclenchent également la sécrétion d’insuline par le pancréas.

L’équipe de recherche Reglys, dirigée par le Pr C. Magnan, vient de mettre en évidence le rôle du bulbe olfactif dans le processus de sécrétion d’insuline par le pancréas.

Lorsque l’on mange, le système gastro-intestinal sécrète une hormone appelée glucagon like peptide-1 (GLP-1). Le GLP-1 circulant dans le sang stimule à son tour la sécrétion d’insuline par le pancréas de façon à assimiler les divers sucres ingérés. Mais le GLP-1, utilisée par ailleurs comme antidiabétique, est également produit localement dans le cerveau au niveau du bulbe olfactif, lorsque ce dernier détecte une odeur. Les chercheurs de l’équipe Reglys ont mis en évidence le circuit par lequel le GLP-1, sécrétée par le bulbe olfactif, influence l’activité du pancréas et stimule la sécrétion d’insuline. Les résultats des travaux montrent que le GLP-1 sécrété par le bulbe olfactif ne passe pas dans la circulation sanguine mais agit à courte distance pour contrôler l’hypothalamus non loin de là. Lorsque le signal envoyé par le GLP-1 est détecté, L’hypothalamus entre alors en action en envoyant des signaux nerveux au pancréas, via le système nerveux sympathique, qui déclenchent alors la sécrétion d’insuline.

 

 

 

 

 
 
 
Le GLP-1 produit dans le bulbe olfactif envoie un signal vers l’hypothalamus. L’hypothalamus contrôle l’activité nerveuse sympathique qui contrôle à son tour la sécrétion d’insuline. Lorsque les neurones du GLP-1 s’activent pendant un repas la sécrétion d’insuline est stimulée via ce réseau neuronal.

 

Actuellement, des analogues de synthèse du GLP-1 constituent une nouvelle génération d’antidiabétiques.

L’équipe de recherche Reglys, souhaite poursuivre ses recherches en approfondissant l’étude du mode d’action de ces molécules dans le bulbe olfactif et tester notamment leur administration par voie intranasale sur la sécrétion d’insuline ce qui ouvrirait un nouveau champ de recherche dans le cadre du traitement du diabète.

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