Félicitations à Camille Lakhlifi, 1er prix du jury ; Marie-Joséphine Crenn, 2e prix du jury et Déborah Birre, prix du public, toutes les trois récompensées le 16 mars 2023 lors de la finale ASPC du concours Ma Thèse en 180s. Université Paris Cité tient à féliciter les 14 candidats pour leur travail et leurs prestations de très grande qualité.

Camille Lakhlifi, 1er prix du jury

Marie-Joséphine Crenn, 2e prix du jury

Déborah Birre, prix du public

© Université Paris Cité

Ma Thèse en 180 secondes est avant tout un concours d’éloquence et de vulgarisation scientifique. Lors de cette édition, les 14 finalistes ont impressionné le jury par la qualité du travail fourni. Les départager, pour ne décerner que deux prix, fut une mission compliquée.

Durant cette finale, 160 personnes ont assisté en direct aux présentations et 550 internautes ont suivi la finale en direct sur Youtube. Au moment de décerner le prix du public à celui ou celle qui avait le mieux vulgarisé son travail de thèse, ce sont 269 votants qui se sont prononcés.

Selon le règlement national, ce sont Camille et Déborah qui défendront les couleurs de ASPC les 29, 30 et 31 mars prochains en demi-finale nationale.

Au lendemain de leur victoire, Camille et Déborah ont accepté de répondre à quelques questions.

Quelles ont été vos motivations pour participer à ce concours ?

CL : À l’issue de ma thèse, j’envisage d’orienter ma carrière professionnelle autour de l’application des méthodes et connaissances scientifiques au sein de la société, et cela à différentes échelles, et sur des thématiques variées. Ce type de missions, à l’interface entre la recherche et les structures publiques et privées, nécessite de fortes capacités de synthèse et de vulgarisation : c’est pourquoi je souhaitais être motivée et accompagnée pour réfléchir à une façon très courte et simple d’expliquer en quoi consiste mes travaux de thèse, si possible avec un soupçon d’humour. L’idée d’avoir une présentation concise de ma thèse qui soit filmée puis accessible à toutes et tous en ligne me paraissait très utile pour la suite ! Par ailleurs, au-delà des médecins sur lesquels je concentre mes recherches, le message d’humilité intellectuelle (qui passe, entre autre, par la capacité d’exprimer une faible confiance quand on n’est pas sûr de ses décisions) me tient particulièrement à cœur, et c’était l’occasion d’en parler à un large public !

DB : J’ai eu connaissance du concours “Ma thèse en 180 secondes” (MT180) dès mes études en double Licence Sciences du Vivant et Géographie (USPN / Paris 8). À cette époque, j’avais été très enthousiaste de voir des doctorants parler de sujets de recherche pointus et pourtant expliqués de manière intelligible pour un public large. Arrivée en 3e année de doctorat j’ai donc souhaité participer à ce concours car MT180 me semble réellement être une opportunité originale de communiquer sur ma recherche doctorale au-delà de la sphère académique et c’était ma principale motivation : faire connaître mon travail de recherche sur la limite supérieure de la forêt et ses enjeux à un public non initié. En effet, en doctorat, j’ai eu l’occasion de communiquer lors de colloques spécialisés dans mon domaine de recherche, de publier dans des revues scientifiques, d’enseigner à des étudiants mais il me manquait jusqu’ici une possibilité de transmettre mon travail à l’extérieur de l’université et ceci représente un enjeu important lorsque l’on fait de la recherche. Cette première étape du concours est pour moi un premier pas dans le monde de la vulgarisation scientifique et c’est un premier pas qui m’encourage à continuer dans cette voie.

Que vous a apporté ce concours ?

DB : L’apport de ce concours dépasse le simple fait de connaître et d’appliquer des méthodes de vulgarisation scientifique. En effet, il constitue réellement une opportunité de faire connaître son travail à des personnes, collègues d’autres disciplines ou public large, qui n’auraient jamais eu accès à ma recherche si je n’avais pas participé à cet événement scientifique. Ce concours et sa préparation permettent surtout d’acquérir une aisance dans la présentation de son sujet de recherche et ce désormais auprès de tout public initié ou non. Enfin, je dois dire que si participer à MT180 en 3e année de thèse représente effectivement une charge de travail supplémentaire, il faut souligner qu’elle se traduit par une plus grande capacité à prendre du recul sur son sujet de thèse et ainsi gagner en clarté lors de la rédaction.

CL : Outre les apprentissages auxquels je m’attendais en participant au concours MT180 (notamment sur la mise en voix et en scène de mon texte), j’ai été surprise de constater qu’au fil de la préparation, l’expérience individuelle s’est transformée en aventure collective, donc d’autant plus enrichissante ! J’ai également été contente de « réviser » les bonnes pratiques d’échauffement de corps et de voix à pratiquer avant de parler en public (y compris pour donner une conférence ou une présentation académique !). Pour finir, j’ai beaucoup apprécié le petit pic de stress montant au cours de la demi-journée précédent la finale locale : c’est rare d’avoir une contrainte de temps aussi forte et d’avoir autant à cœur de ne pas bafouiller !

Comment vous êtes-vous préparée ?

CL : Pour me préparer, j’ai d’abord consigné dans une note tous les mots-clés qu’il me paraissait indispensable de mentionner dans ma présentation. J’ai ensuite listé les concepts et éléments importants de ma thèse, puis les ai regroupés en différentes parties (le contexte de ma recherche, le public auquel je m’intéresse et pourquoi, ce qu’on savait déjà, les nouvelles questions auxquelles je souhaite répondre, comment je m’y prends, ce que je trouve et ce qu’on peut en conclure). Ensuite, il a fallu construire des phrases claires pour articuler mon discours, et affiner le langage au fur et à mesure des entraînements et avec l’aide de mes camarades ainsi que des organisatrices du parcours MT180 de notre regroupement. La répétition régulière est importante pour maîtriser notre texte : j’ai essayé de m’entraîner plusieurs fois par jours tous les jours, d’abord en le lisant attentivement, puis en essayant sans le texte, puis en faisant autre chose en même temps, puis debout avec une courgette en guise de micro, puis enfin devant des ami.e.s ! Les suggestions expertes de la Compagnie Faits d’Âmes nous ont énormément guidé.e.s pour incarner notre texte avec les bonnes intentions et intonations, et pour l’habiller avec une gestuelle limpide pour le public.

DB : Pendant les séances dispensées dans le cadre de la formation MT180, je me suis exercée avec mes 13 autres camarades, à présenter nos sujets de recherche les uns aux autres en présence des formatrices Cécile et Samia pour la partie rédaction et Odile et Clara pour les aspects scéniques. Par ce biais, nous avons pu nous conseiller sur les points à améliorer et observer les progrès de chacun. En parallèle, je me suis entraînée individuellement en présentant mon discours dans mon entourage en essayant de varier “mon public” pour obtenir un regard neuf et ainsi déceler les points qui semblaient être à éclaircir.

 

Cette expérience vous a-t-elle enrichie et de quelle manière ?

DB : MT180 a été sans aucun doute une expérience enrichissante tant sur le plan professionnel que personnel. D’abord, je dois dire que cette expérience est la première que je réalise dans le domaine de la vulgarisation scientifique et c’est désormais sans nul doute que je peux dire que c’est un domaine dans lequel je vais poursuivre. Par ailleurs, j’ai rencontré pendant cette formation des doctorants et des professionnels aux profils et aux thématiques de recherche variées dont je n’aurai pas eu connaissance sans ce concours.

CL : La façon dont j’ai traversé l’expérience a été particulièrement enrichissante pour moi : en me lançant dans MT180, j’avais décidé que je suivrais le parcours de formation et que je participerais au concours de façon assidue, mais sans y mettre aucun enjeu de résultats, ni me mettre de pression, pour que l’expérience reste un plaisir et ne devienne pas une contrainte (pas toujours évident pour moi !). Mis à part le petit pic de stress de l’après-midi-même du concours (qui était agréable !), je pense que j’ai plutôt bien réussi à rester sereine et décomplexée. L’attribution du premier prix par le jury a d’autant plus été une surprise, que je m’efforce de recevoir avec le plus de recul possible : j’essaie de déjouer les phrases telles que « tu l’as mérité » (la notion poussiéreuse de « mérite » n’est pas du tout appropriée à la société pleine d’inégalités dans laquelle on vit !), en soulignant le travail incroyable de mes camarades de jeu, ma chance d’être parfaitement encadrée pour ma thèse, et de travailler sur un sujet qui « parle aux gens » !

Conseilleriez-vous aux doctorants de se lancer dans l’aventure pour les prochaines éditions ? QU diriez-vous aux doctorants et directeurs de thèse un peu frileux ?

CL : Sans hésiter ! Pour rencontrer d’autres gens, découvrir de nouveaux sujets de recherche, développer de nouvelles aptitudes, changer d’air, prendre du recul sur son propre sujet, sortir de sa zone de confort, s’affirmer dans sa façon de s’exprimer, apprendre à mieux se mettre en condition avant de parler en public… Tout ça via un parcours de quelques demi-journées, accompagné.e par des professionnelles et dans une atmosphère de groupe joyeuse, bienveillante et constructive. Pour les directeur.ice.s de thèse sur la réserve, je les invite simplement à réfléchir à l’idée de la participation à MT180 en pensant d’abord au bien-être et à l’enrichissement de leurs étudiant.e.s : pour quelques heures de concentration en moins « sur le fond », c’est une grande dose de motivation et de confiance « sur la forme », qui sont tout aussi nécessaires pour savoir partager son travail ! Et qui sait, peut-être que vos étudiant.e.s pourront vous donner quelques conseils pour améliorer vos prochaines présentations.

DB : Sans hésitation, je recommande à tout doctorant de participer à MT180 et c’est d’ailleurs le conseil que j’ai donné à mes étudiants actuellement en Licence et en Master. D’autre part, j’ai constaté que peu de doctorants de ma discipline, la Géographie, sont représentés (j’étais la seule lors de la finale régionale de l’ASPC) et à ce titre, j’encourage pleinement les doctorants de toutes disciplines à prendre part à ce concours. Pour les doctorants et directeurs de thèse qui auraient des hésitations notamment quant à la qualité d’une présentation réalisée dans un format de 180 secondes je leur dirais d’être assurés que le format est certes court mais la rigueur scientifique est bien conservée. D’ailleurs, lorsque je présente ma thèse à différents collègues lors d’autres événements scientifiques ou de manière moins formelle, je ne dispose pas toujours de plus de 3 minutes pour exposer mon sujet et les convaincre de son intérêt d’où l’importance d’être préparé à cet exercice !

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