Université Paris Cité est particulièrement fière de féliciter Camille Lakhlifi, qui a remporté hier soir, le 1er prix du jury lors de la finale nationale du concours Ma Thèse en 180s. Camille représentera la France lors de la finale internationale qui se déroulera le 5 octobre à Rabat au Maroc.
© France Universités – CNRS
Camille Lakhlifi réalise sa thèse intitulée Capacités métacognitives des clinicien.ne.s : quels liens entre la justesse objective des choix des (futur.e.s) médecins et leurs jugements de confiance subjectifs dans leurs connaissances et décisions sous incertitude ? à l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière sous la direction de Benjamin Rohaut.
Jeudi 8 juin, elle s’est mesurée à 15 autres candidats de haut niveau, dans un exercice particulièrement exigeant de vulgarisation scientifique en présentant en 3 minutes son travail de thèse.
Le 5 octobre prochain, Camille affrontera une vingtaine de candidats venus de pays francophones et représentera la France dans ce concours.
En 10 ans d’existence du concours MT 180s, Université Paris Cité compte deux doctorants arrivés en finale internationale !
Retrouvez l’interview de Camille après la finale régionale
Quelles ont été vos motivations pour participer à ce concours ?
CL : À l’issue de ma thèse, j’envisage d’orienter ma carrière professionnelle autour de l’application des méthodes et connaissances scientifiques au sein de la société, et cela à différentes échelles, et sur des thématiques variées. Ce type de missions, à l’interface entre la recherche et les structures publiques et privées, nécessite de fortes capacités de synthèse et de vulgarisation : c’est pourquoi je souhaitais être motivée et accompagnée pour réfléchir à une façon très courte et simple d’expliquer en quoi consiste mes travaux de thèse, si possible avec un soupçon d’humour. L’idée d’avoir une présentation concise de ma thèse qui soit filmée puis accessible à toutes et tous en ligne me paraissait très utile pour la suite ! Par ailleurs, au-delà des médecins sur lesquels je concentre mes recherches, le message d’humilité intellectuelle (qui passe, entre autre, par la capacité d’exprimer une faible confiance quand on n’est pas sûr de ses décisions) me tient particulièrement à cœur, et c’était l’occasion d’en parler à un large public !
Que vous a apporté ce concours ?
CL : Outre les apprentissages auxquels je m’attendais en participant au concours MT180 (notamment sur la mise en voix et en scène de mon texte), j’ai été surprise de constater qu’au fil de la préparation, l’expérience individuelle s’est transformée en aventure collective, donc d’autant plus enrichissante ! J’ai également été contente de « réviser » les bonnes pratiques d’échauffement de corps et de voix à pratiquer avant de parler en public (y compris pour donner une conférence ou une présentation académique !). Pour finir, j’ai beaucoup apprécié le petit pic de stress montant au cours de la demi-journée précédent la finale locale : c’est rare d’avoir une contrainte de temps aussi forte et d’avoir autant à cœur de ne pas bafouiller !
Comment vous êtes-vous préparée ?
CL : Pour me préparer, j’ai d’abord consigné dans une note tous les mots-clés qu’il me paraissait indispensable de mentionner dans ma présentation. J’ai ensuite listé les concepts et éléments importants de ma thèse, puis les ai regroupés en différentes parties (le contexte de ma recherche, le public auquel je m’intéresse et pourquoi, ce qu’on savait déjà, les nouvelles questions auxquelles je souhaite répondre, comment je m’y prends, ce que je trouve et ce qu’on peut en conclure). Ensuite, il a fallu construire des phrases claires pour articuler mon discours, et affiner le langage au fur et à mesure des entraînements et avec l’aide de mes camarades ainsi que des organisatrices du parcours MT180 de notre regroupement. La répétition régulière est importante pour maîtriser notre texte : j’ai essayé de m’entraîner plusieurs fois par jours tous les jours, d’abord en le lisant attentivement, puis en essayant sans le texte, puis en faisant autre chose en même temps, puis debout avec une courgette en guise de micro, puis enfin devant des ami.e.s ! Les suggestions expertes de la Compagnie Faits d’Âmes nous ont énormément guidé.e.s pour incarner notre texte avec les bonnes intentions et intonations, et pour l’habiller avec une gestuelle limpide pour le public.
Cette expérience vous a-t-elle enrichie et de quelle manière ?
CL : La façon dont j’ai traversé l’expérience a été particulièrement enrichissante pour moi : en me lançant dans MT180, j’avais décidé que je suivrais le parcours de formation et que je participerais au concours de façon assidue, mais sans y mettre aucun enjeu de résultats, ni me mettre de pression, pour que l’expérience reste un plaisir et ne devienne pas une contrainte (pas toujours évident pour moi !). Mis à part le petit pic de stress de l’après-midi-même du concours (qui était agréable !), je pense que j’ai plutôt bien réussi à rester sereine et décomplexée. L’attribution du premier prix par le jury a d’autant plus été une surprise, que je m’efforce de recevoir avec le plus de recul possible : j’essaie de déjouer les phrases telles que « tu l’as mérité » (la notion poussiéreuse de « mérite » n’est pas du tout appropriée à la société pleine d’inégalités dans laquelle on vit !), en soulignant le travail incroyable de mes camarades de jeu, ma chance d’être parfaitement encadrée pour ma thèse, et de travailler sur un sujet qui « parle aux gens » !
Conseilleriez-vous aux doctorants de se lancer dans l’aventure pour les prochaines éditions ? QU diriez-vous aux doctorants et directeurs de thèse un peu frileux ?
CL : Sans hésiter ! Pour rencontrer d’autres gens, découvrir de nouveaux sujets de recherche, développer de nouvelles aptitudes, changer d’air, prendre du recul sur son propre sujet, sortir de sa zone de confort, s’affirmer dans sa façon de s’exprimer, apprendre à mieux se mettre en condition avant de parler en public… Tout ça via un parcours de quelques demi-journées, accompagné.e par des professionnelles et dans une atmosphère de groupe joyeuse, bienveillante et constructive. Pour les directeur.ice.s de thèse sur la réserve, je les invite simplement à réfléchir à l’idée de la participation à MT180 en pensant d’abord au bien-être et à l’enrichissement de leurs étudiant.e.s : pour quelques heures de concentration en moins « sur le fond », c’est une grande dose de motivation et de confiance « sur la forme », qui sont tout aussi nécessaires pour savoir partager son travail ! Et qui sait, peut-être que vos étudiant.e.s pourront vous donner quelques conseils pour améliorer vos prochaines présentations.
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