L’édition 2024 du Prix Jeunes Talents France L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science met en lumière l’importante contribution des femmes scientifiques à la résolution des grands défis environnementaux, sanitaires et sociaux d’aujourd’hui. L’université Paris Cité félicite les 6 doctorantes et post-doctorantes lauréates qui portent haut les couleurs de notre université.

Alice Dejoux, Julie Puyo-Fourtine, Marie Materna, Nell Saunders, Sheryl Bui, Xiaowen Chen

© Nicolas Gouhier / Julien Knaub for Fondation L’Oréal.

La présence des filles dans les filières scientifiques est encore nettement moindre que celle des garçons. Un déséquilibre qui, malgré les progrès, se retrouve encore aujourd’hui, en particulier après la réforme du baccalauréat général de 2019. Cette réforme, est censée offrir une liberté de choix plus large, révèle en réalité des disparités criantes : le pourcentage de filles varie ainsi de 35 % pour la combinaison « mathématiques, physique-chimie » à 86 % pour « humanités, littérature et philosophie, langues littérature et cultures étrangères et régionales ». Déconstruire ces stéréotypes est un combat de chaque instant, car la science a besoin de toutes les intelligences, de tous les talents pour se déployer pleinement. Elle a le pouvoir de changer le monde, d’apporter des solutions aux défis majeurs auxquels l’humanité est confrontée. C’est l’engagement historique de la Fondation L’Oréal aux côtés des chercheuses, à travers le monde, depuis 26 ans.  Alexandra Palt, Vice-Présidente de la Fondation L’Oréal

Récompenser ces 35 brillantes chercheuses et les faire connaître afin qu’elles puissent servir d’ambassadrice de la science pour les générations suivantes contribuent au développement d’une recherche scientifique porteuse d’une vision juste et inclusive de ses acteurs. Professeur Alain Fischer, Président de l’Académie des sciences et président du jury du Prix Jeunes Talents FRANCE 2024

Depuis 26 ans, la Fondation L’Oréal s’engage aux côtés des femmes pour contribuer à leur valorisation en science. Le Prix Jeunes Talents récompense des chercheuses dont les travaux contribuent à bâtir un monde meilleur, durable, plus résilient, plus inclusif. Cette année, 771 jeunes chercheuses de 63 nationalités ont candidaté. 35 Jeunes Talents, menant leurs recherches en France métropolitaine ou dans les Outre-Mer, ont été sélectionnées par un jury d’excellence. 

Université Paris Cité félicite tout particulièrement ses 6 lauréates.

 

 

 

 

Xiaowen Chen, Post-doctorante au Laboratoire de Physique de l’École Normale supérieure (ENS),  Université PSL – CNRS (UMR 8023) – Sorbonne Université – Université Paris Cité

 

Xiaowen étudie le comportement social des souris en modélisant leurs interactions. Elle développe des outils mathématiques et physiques pour comprendre comment les interactions individuelles peuvent mener à des comportements collectifs complexes. Grâce à ces mécanismes, il sera possible de mieux appréhender des phénomènes allant du fonctionnement du cerveau aux dynamiques sociales complexes. Une carrière scientifique combine le défi d’explorer l’inconnu à la responsabilité de travailler pour le bien commun, deux moteurs importants de la vie de Xiaowen.

 

 

 

 

 

 

Alice Dejoux, doctorante au laboratoire anticorps en thérapie et pathologie (ATP), Institut Pasteur – Inserm (UMR 1222) – École doctorale physiologie, physiopathologie et thérapeutique (ED 394), Sorbonne Université

 

Après une formation d’ingénieure à Chimie Paris Tech, et un double diplôme en recherche médicale à l’Imperial College de Londres, Alice étudie l’origine des allergies aux curares, ces médicaments permettant de détendre le tonus musculaire, utilisés pour certaines anesthésies. Son projet de thèse consiste donc à mieux comprendre l’origine de ces allergies et à trouver un traitement sous forme d’anticorps thérapeutique pour capturer les curares. Ce serait comme un antidote qui permettrait d’atténuer l’allergie. Pour Alice les sciences sont de véritables clés de compréhension qui permettent de déchiffrer la complexité, l’inconnu, ainsi que les phénomènes biologiques qui, à terme, peuvent améliorer la vie des patients.

 

 

 

Julie Puyo-Fourtine, doctorante au Laboratoire de biochimie théorique (LBT), CNRS, Institut de Biologie Physico-chimique (IBPC), Université Paris Cité

 

Ses travaux de recherche aideront à mieux comprendre le fonctionnement de systèmes biologiques complexes, tels que l’ADN et l’ARN, en interaction avec les ions. Ces derniers jouent des rôles biologiques importants, par exemple, dans la régulation de l’expression des gènes, mais restent difficiles à modéliser. À long terme, les résultats des travaux de Julie pourraient déboucher sur des applications en biotechnologie. Son intérêt pour les sciences est né de sa volonté d’explorer l’inconnu et de contribuer à l’avancée des connaissances. En parallèle, elle s’investit avec enthousiasme pour atteindre un objectif : rendre la science plus accessible à tous, et en particulier aux jeunes filles.

 

 

 

 

 

Sheryl Bui, post-doctorante au laboratoire Matière et Systèmes Complexes (MSC), équipe « dynamiques membranaires intra et intercellulaires », Université Paris Cité – CNRS (UMR 7057) – Inserm (U 1316)

 

Docteure en biologie cellulaire et moléculaire, Sheryl s’est engagée dans une carrière de médecin-chercheure. Sheryl voulait contribuer à la société à la fois dans l’immédiat, via la médecine, mais également s’inscrire sur la durée et dans l’effort collectif grâce à la recherche. Ses travaux portent sur la modification des vésicules extracellulaires, de petits vecteurs de communication entre les cellules qui pourraient être utilisés pour transporter des médicaments dans le corps humain. À long terme, ses recherches pourraient donc permettre de développer de nouvelles approches thérapeutiques dans la lutte contre le cancer et contre les maladies génétiques.

 

 

 

 

 

Marie Materna, post-doctorante au laboratoire de génétique humaine des maladies infectieuses, Inserm (U 1163), Institut Imagine, Hôpital Necker-Enfants malades, Université Paris Cité

 

Très proche de la nature, Marie se fascine pour son environnement, une passion nourrie par son père qui lui fait rencontrer de nombreux vulgarisateurs scientifiques. Spécialisée dans l’étude des maladies immunitaires héréditaires, elle mène une thèse qui l’amène à identifier les 10 premiers humains présentant un déficit complet en Pré-TCR-α, une molécule clé de l’immunité. Ce déficit, lié à une mutation génétique augmente significativement le risque de développer une maladie auto-immune. À long terme, elle espère contribuer à améliorer le diagnostic, les traitements et les stratégies de santé publique pour ce type de pathologie. Se sentir actrice de l’avancée des connaissances scientifiques est très exaltant pour Marie et c’est une vraie fierté pour elle d’avoir été publiée dans un journal aussi prestigieux que « Science Magazine ».

 

 

 

 

 

 

Nell Saunders, doctorante dans l’unité Virus et Immunité, Institut Pasteur, Université Paris Cité – CNRS

 

Comprendre les mécanismes d’infection de nos organismes par les coronavirus et la manière dont certains médicaments existants peuvent nous en protéger, tel est l’objectif de Nell. Durant ses travaux, ellle a montré l’utilité d’un anticorps qui bloque l’entrée du coronavirus HKU1 dans les cellules pulmonaires. À long terme, le but est de développer de nouveaux médicaments, de comprendre l’origine et l’évolution du coronavirus HKU1, afin de mieux se préparer à l’émergence potentielle d’autres coronavirus dans le futur. Dès le lycée, Nell savait qu’elle farait des études scientifiques, mais hésitait avec la médecine. Ce qui l’a finalement poussée vers la recherche en biologie, c’est le désir de trouver de nouvelles solutions à des problèmes. Nell tient également à montrer aux filles qu’elles peuvent avoir les mêmes aspirations que les garçons, afin qu’elles soient de plus en plus nombreuses à oser se lancer dans des carrières aussi épanouissantes.

 

 

 

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