Youcef Kadri a été élu vice-président étudiant le 30 juin par le Sénat académique. Il exercera ses fonctions pour un mandat de deux ans. Très au fait des problématiques de transformation pédagogique, de valorisation de l’expérience étudiante et de régimes spéciaux d’études, il a à cœur de développer et d’accompagner plusieurs projets en ce sens, comme des dispositifs nouveaux autour de la santé mentale des étudiants ou encore la valorisation de leurs engagements.

Le Vice-président Étudiant est en charge des questions étudiantes : il développe les actions à destination des étudiantes et étudiants d’Université Paris Cité, en particulier celles relevant de l’expérience étudiante (vie étudiante, vie associative, engagement étudiant, bien-être et de l’accompagnement du public étudiant et des conditions de vie étudiantes sur les campus).

© Université Paris Cité

Titulaire du diplôme de docteur en pharmacie, Youcef Kadri a travaillé sur l’intérêt du métabolisme intracérébral du cholestérol dans la compréhension des mécanismes d’excitotoxicité liés aux maladies de l’épilepsie. Il a repris un cursus de médecine en septembre 2021 et en sciences politiques en septembre 2022 pour compléter ses compétences de pharmacien. Il s’est investi parallèlement dans la vie de l’université en devenant vice-doyen étudiant de la Faculté de Santé en janvier 2020, puis vice-président étudiant en décembre 2022 pour la fin du mandat. Il a été réélu en juin 2023 pour deux ans.

Pour vous, il a accepté de répondre à nos questions sur ses ambitions pour l’université et ses étudiantes et étudiants.

Sur quels grands chantiers comptez-vous travailler durant votre mandat ?

Le président Édouard Kaminski a affiché une volonté forte de renforcer le rôle de toutes les parties prenantes dans la gouvernance de l’université, notamment celle des étudiants. J’aimerais que les instances de décisions évoluent pour prendre en compte nos plus de 60 000 étudiants. Je pense notamment aux facultés et à l’IPGP avec lesquels je souhaite travailler étroitement, et à d’autres moments et lieux d’échanges qu’il nous reste à créer.

Nous travaillerons pour que les formations soient en phase avec les enjeux contemporains. Je m’efforcerai aussi de porter les politiques sociales de l’université vis-à-vis des étudiants pour qu’elles soient plus ambitieuses et plus efficaces. Une politique efficace d’égalité des chances doit s’appliquer à nos étudiantes et étudiants et aux jeunes en général.

Nous devons aussi évoluer pour intégrer que plusieurs vies sont possibles lorsque l’étudiant arrive à l’université et qu’il doit pouvoir les explorer, et cela en luttant contre tous les déterminismes. Je reste convaincu que l’université est un véritable tremplin vers l’accomplissement de soi, peu importe la trajectoire et la destination. C’est cette promesse qu’il nous faut tenir.

Nous avons la chance de bénéficier d’un tissu associatif étudiant très dense et très actif : je veux poursuivre le soutien que nous lui portons. Je souhaiterais également développer une politique partenariale renforcée avec les associations sur différentes actions.

En tant qu’établissement omnidisciplinaire et multi-sites, nous simplifierons différentes démarches, notamment celles des étudiants dans leur scolarité ou encore dans les projets associatifs. Nous allons également renforcer notre politique d’accueil et d’intégration : lieux d’études, santé, restauration, sport, offre culturelle ou encore logements étudiants.

Il nous faut également sensibiliser plus à la recherche. La singularité de notre modèle se base sur la formation par la recherche, pour la recherche mais pas que. Faisons de cet atout une force reconnue pour la formation des jeunes citoyens que nous accueillons. C’est valoriser l’expérience à l’université que je veux et non plus seulement le sésame qu’elle délivre à la fin des études.

Il nous faut anticiper les grandes questions comme celle de l’intelligence artificielle générative. Au-delà de son utilisation dans le travail personnel, elle pose un certain nombre de questions et impose de nouvelles compétences. Il est essentiel de former nos étudiantes et étudiants afin qu’ils naviguent avec sûreté et qu’ils évitent les dérives.

Quelles sont vos ambitions pour les étudiantes et les étudiants d’Université Paris Cité ?

J’ambitionne pour eux qu’ils puissent tirer le meilleur de leurs années d’étudiant et qu’ils soient fiers du chemin parcouru dans nos murs. Pour cela, nous construirons un schéma directeur structuré et issu des échanges avec toutes et tous, personnel, étudiants, élus, dirigeants, mais aussi avec les partenaires internes et externes.

  • La santé mentale de tous et particulièrement celle des jeunes est au plus bas depuis la crise sanitaire et son niveau n’a jamais retrouvé celui de l’avant crise, cela relève d’un enjeu capital pour lequel il nous faut prendre notre part. Je salue le dynamisme qui anime cette question au sein de notre administration par l’action de la direction de vie de campus et particulièrement notre service de santé étudiante.
  • L’urgence est aussi climatique. Notre établissement commence à opérer sa transition dans ce domaine : une nouvelle politique d’achat et de marché, la rénovation énergétique du bâtiment ou encore la gestion des déchets. Ce sont des premières actions concrètes, elles ne doivent pas être les seules.
  • Par ailleurs, il nous faut être plus inclusif et mieux défendre les égalités, toutes les égalités. J’ai pu être témoin récemment du travail fourni par la mission « égalitéS ». Les travaux de la mission se concrétisent, et nous mènerons plus d’actions concrètes dans ce domaines.
  • Nous soutiendrons plus nos étudiants et leurs initiatives, et surtout leur offrirons des infrastructures dignes d’eux et de notre université. Pour cela, la contribution de vie étudiante et de campus est un levier majeur. Indexé sur l’inflation, son montant a augmenté, passant ainsi la barre des cent euros. Ce budget est conséquent et tout le monde devra s’en saisir. Il servira par exemple à organiser un plan pluri-annuel avec les facultés et les composantes pour décider avec elles de ce qui pourrait être mis en place ou encore un budget participatif ouvert à tous où chacun pourra proposer un projet et voter pour son financement.

Quel message souhaiteriez-vous adresser aux étudiantes et étudiants ?

C’est plutôt à toute la communauté universitaire que je souhaite adresser un message, car c’est tous ensemble que nous faisons et que nous continuerons à faire l’université. L’université est notre maison, et ainsi chacun doit y trouver sa place et doit d’y sentir accueilli. Il me tient tout particulièrement à cœur que chacune ou chacun arrive à suivre la trajectoire qui correspond à ses projets même si ces derniers évoluent au cours d’une vie.

L’université doit également protéger ceux qui en ont besoin, et accompagner ceux dont les parcours de vie rencontrent des embuches, les empêchant de mener à bien leurs études. C’est bien cela, le projet que doit porter l’université, une lutte sans relâche contre les déterminismes, les idées préconçues ou les stigmates. La diversité et la différence sont une chance, nous les cultivons et les célébrons !

Il m’apparaît essentiel de penser ensemble une manière différente d’articuler les rôles et responsabilités pour faire de notre université un établissement qui mène à bien sa mission de service public et dans l’air du temps. Ce ne sera pas chose facile, mais j’aime à penser que dans ce contexte difficile, avec des moyens restreints, nous ne devons pas renoncer à nos ambitions et surtout à nos idéaux. Bien que réaliste, je reste idéaliste et optimiste.

Dès la rentrée, je partirai à la rencontre des étudiants et personnels des différentes facultés et composantes, pour faire part des projets que j’ambitionne mais surtout pour écouter et apporter des réponses aux interrogations.

À lire aussi

Le Deeptech Tour 2024 arrive à Paris !

Le Deeptech Tour 2024 arrive à Paris !

Créer des ponts entre le monde de l’entrepreneuriat et celui de la recherche, c’est le rôle du Deeptech Tour. Organisée par Bpifrance, cette tournée des campus français vise à réunir l’écosystème universitaire, les acteurs économiques locaux et les structures...

lire plus