Cette année universitaire est hors norme pour les étudiants contraints de suivre leurs cours à distance. Elle l’est d’autant plus pour ceux qui font leurs premiers pas dans le monde du travail et de l’entreprise. Zoom sur l’expérience des étudiants en apprentissage du Master 1 Professionnels de l’Écrit.
Le Master « Professionnel de l’Écrit » permet aux étudiants issus d’une Licence littéraire une insertion rapide dans le monde professionnel. Aptes à prendre en charge tous les types d’écrits produits par une entreprise, ils sont recrutés principalement comme chargé de communication, Community manager, journaliste ou assistant d’édition.
De gauche à droite : Awa, Léo et Chloé
Après avoir rencontré camarades de promo et collègues en septembre 2020, les étudiants ont été contraints de suivre les cours à distance et de télétravailler pour la première fois de leur vie professionnelle.
Des journées qui se ressemblent rythmées par des mails
Alors que le Master permet d’accéder à des postes en apprentissage aux missions variées, les apprentis se sont rapidement retrouvés en raison de la crise sanitaire à effectuer souvent les mêmes tâches. C’est le cas de Chloé, journaliste web pour le magazine en ligne VousNousIls : « Depuis le début de mon alternance, je n’ai pas pu faire de reportages, de micro-trottoirs ou d’interviews filmées… qui normalement font parties des missions de mon poste. ».
Pour Léo, assistant d’édition aux PUF (Presses Universitaires de France) le constat est identique : « Je dois travailler 7h30 par jour avec une heure de pause le midi. Souvent mes travaux s’étalent sur plusieurs jours donc je sais ce que j’ai à faire en me levant. Je pointe sur mon ordinateur entre 8h et 9h30, j’échange d’abord par mail avec mes collègues puis je me consacre à ma mission principale : l’orthotypographie, c’est-à-dire relire et corriger des textes avant leur publication. »
Certains étudiants comme Awa, chargée de communication interne chez Safran Aircraft Engines, constate que la frontière est mince entre le travail et le temps libre chez soi puisque les sollicitations fusent jusque dans la soirée. « Paradoxalement, on a l’impression de travailler plus. J’ai déjà travaillé non stop jusqu’à 18h30 ou 19h sans m’en rendre compte. Maintenant, j’essaie de m’imposer des limites. »
En télé-travail, les étudiants s’accordent à dire que la difficulté principale reste la communication, avec comme conséquence l’appauvrissement des rapports humains : « Les mails, sur le plan humain c’est catastrophique : tout devient « ordres ». Ils entraînent aussi parfois des problèmes de compréhension », confie Léo. Les étudiants pouvant se déplacer sur site, eux, ont l’impression d’être privilégiés : « c’était vraiment appréciable de garder un contact avec le monde de l’entreprise et le monde extérieur. Mais j’avoue avoir eu peur de contracter le virus en me déplaçant au travail. » explique Awa.
Cette période a aussi contraint les étudiants à trouver de bonnes pratiques pour rester efficace et motivé à la fois en cours et au travail. Léo se force à prendre l’air une fois la journée finie et part courir. Awa elle, s’impose un rythme de vie équilibré en dormant suffisamment, en pratiquant du sport et des exercices de méditation et en prenant des nouvelles de ses amis. Enfin, Chloé essaie de limiter son utilisation des écrans hors du travail. Mais heureusement la promo est soudée et les étudiants ont néanmoins continué à discuter et à se soutenir.
Retour à l’université : une fenêtre ouverte sur la vie d’avant
Après plusieurs mois de cours denses à distance, « ce retour à l’université est un vrai soulagement » témoignent nos trois interviewés.
« C’était un peu frustrant de ne plus voir nos camarades du jour au lendemain. Nous avions à peine fait connaissance ! Au fur et à mesure, les longues journées en visioconférence, qui rendent le cours moins vivant et moins « humain », sont devenues difficiles » déplore Chloé. « Certains cours se prêtaient mal à l’enseignement à distance, comme les cours de graphisme, ajoute Léo, même si dans l’ensemble j’ai appris beaucoup de choses grâce aux cours à distance. »
De retour à l’université, toutes et tous remarquent une meilleure capacité de concentration en cours : « Plus de problèmes de son, de wifi et de sollicitations extérieures. Voir les autres élèves se concentrer est stimulant. » Pour Awa, ce retour est rassurant, elle espère d’ailleurs que les étudiants pourront bientôt venir à l’université plus fréquemment.
De quoi donner aux étudiants le sentiment de retrouver leur vie d’avant.
À lire aussi
26 Highly Cited Researchers 2024 : 26 citations pour l’université Paris Cité
Avec 26 mentions en première affiliation, l’université Paris Cité assoit sa position qui confirme l’influence de sa communauté de recherche au niveau mondial. Université Paris Cité félicite ces 26 highly cited researchers.
[Retour sur la conférence La Guilde] L’Intelligence artificielle dans l’enseignement supérieur et la recherche : débats et perspectives
Le 6 novembre 2024, l’université Paris Cité et l’Université PSL ont réuni les communautés des universités membres du réseau La Guilde lors d’un événement consacré à l’intelligence artificielle et son impact sur les universités, au sein du PariSanté Campus. Stéphanie...
FIRE-UP : un projet structurant au service des grands axes de transformation de l’université Paris Cité
Dans le cadre de sa stratégie d’établissement, l’université Paris Cité coordonne plusieurs projets visant à accompagner la transformation interne de l’établissement et ses interactions avec le territoire. Parmi ces projets figure FIRE-UP, (renForcer...
Doctorat et entreprise : défis et opportunités pour les doctorantes et doctorants d’UPCité
À la suite de la remise du rapport sur la valorisation du doctorat dans les entreprises, nous avons rencontré Raphaël Porcher, directeur du collège des écoles doctorales de l’université Paris Cité.