L’équipe de recherche Médecine Translationnelle et Thérapies Ciblées, dirigée par le professeur Guillaume Canaud à l’Institut Necker-Enfants Malades (Université Paris Cité, AP-HP, Inserm), internationalement reconnue pour avoir identifié l’alpelisib comme traitement potentiel du syndrome de Cloves et des syndromes apparentés, vient de mettre au jour une nouvelle application pour ce médicament sur une pathologie plus fréquemment répandue : la glomérulonéphrite proliférative. Cette maladie rénale, pouvant conduire à une insuffisance rénale terminale, touche notamment certains patients atteints de lupus, une maladie auto-immune. Ce travail vient d’être publié dans la revue Journal of Clinical Investigation.

Glomérulonéphrite proliférative chez un patient ayant un lupus: co marquage: P-AKT (vert), Néphrine (rouge) et DAPI (bleu)
© Guillaume Canaud
Le syndrome de Cloves, ou syndrome de surcroissance dysharmonieuse, est dû à une mutation du gène PIK3CA. Ce gène, présent dans toutes les cellules, régule la croissance et la multiplication des cellules normales. Une mutation sur ce gène entraîne un excès de prolifération de cellules et de tissus dans l’organisme. Bien identifiée dans le syndrome de Cloves, la mutation du gène PIK3CA se retrouve aussi dans d’autres pathologies.
L’histoire de cette découverte débute lorsqu’un patient atteint du syndrome de Cloves, et suivi par le Pr G. Canaud, également néphrologue, développe une insuffisance rénale sévère secondairement à une glomérulonéphrite proliférative. En cherchant la cause de cette glomérulonéphrite, le Pr G. Canaud et son équipe mettent en évidence dans certaines cellules rénales du patient, la présence de la même mutation du gène PIK3CA que dans le syndrome de Cloves.
Partant de cette identification, l’équipe de recherche crée un modèle pré-clinique de souris porteuses de cette mutation PIK3CA dans certaines cellules du rein. Les chercheurs observent alors que les souris développent une glomérulonéphrite proliférative semblable à celle du patient et que celle-ci est améliorée par un traitement par alpelisib.
Cette découverte des mécanismes en jeu dans différentes formes d’une maladie rénale assez répandue, et l’utilisation potentielle d’inhibiteurs pharmacologiques de PIK3CA ouvrent la voie à de nouvelles perspectives thérapeutiques.
Références
PIK3CA inhibition in models of proliferative glomerulonephritis and lupus nephritis
DOI : 10.1172/JCI176402
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