Notre université et Sciences Po ouvrent un double diplôme en santé et politiques publiques. Le programme de ce Master en deux ans vise à former les futures actrices et acteurs des politiques publiques de la santé.

C’est en septembre 2022 que la première promotion fera sa rentrée dans ce nouveau programme de master. Sur la vingtaine d’étudiantes et d’étudiants attendus, environ la moitié devrait être issue d’un parcours en santé et l’autre d’un cursus en sciences humaines ou sociales. Les cours s’organisent sur deux ans : la première année dans les murs de Sciences Po puis l’année suivante à l’université. Parmi les intervenants et intervenantes, plusieurs personnalités : Didier Tabuteau, nouveau vice-président du Conseil d’État, Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé.

« La formation trouve tout son sens au vu de l’actualité » explique Sylvie Chevret

Sylvie Chevret, professeure de santé publique au sein de notre université, fait partie de l’équipe qui a conçu le double diplôme. « Je suis ravie de proposer des enseignements dans ce nouveau programme, car il répond à la volonté de relier deux mondes, celui des médecins et celui des hauts fonctionnaires en charge des politiques publiques de santé. L’objectif est que les protagonistes apprennent à parler le même langage ».

À l’instar de ses homologues médecins, Sylvie Chevret considère qu’il est important que des étudiants étudiantes de Sciences Po, futurs décideurs des politiques de santé, aient des compétences scientifiques pour évaluer les politiques de santé, pour organiser les soins dans les hôpitaux ou encore pour statuer sur des normes de bioéthique. Pour les étudiants et étudiantes en médecine, ce double diplôme donne la possibilité de mieux connaître le droit et l’économie de la santé, de comprendre comment passer de la donnée à la prise décision . Sylvie Chevret ajoute que l’idée de ce programme de formation a émergé avant la pandémie mais que cette dernière n’a fait que renforcer sa nécessité. « Nous avons bien vu que certains décideurs politiques, élus ou fonctionnaires des corps d’État, avaient parfois une vision un peu naïve en matière de santé. Avec ce nouveau Master,  ils et elles pourront profiter d’une formation  et d’échanges avec des professeurs de médecine ».

Médecins et hauts fonctionnaires pourront mieux se comprendre

Du côté de Sciences Po, Marion Moreau, responsable de pôle en charge du suivi pédagogique du double diplôme, confirme qu’il est pertinent de croiser la population étudiante en parcours de santé et celle issue de l’École d’affaires publiques. « Avoir un bagage scientifique ne peut qu’être un atout pour les futurs hauts fonctionnaires amenés à travailler dans les établissements de santé, les ARS (agence régionale de santé) ou au Ministère des Solidarités et de la Santé. En côtoyant de jeunes professionnels de santé au sein d’une même formation, ils apprennent à mieux se comprendre, à partager une approche commune et à cerner ensemble les enjeux des politiques de santé publique ». Aujourd’hui, avec la crise sanitaire, nous voyons comment les membres du Conseil scientifique sont amenés à dialoguer avec les dirigeants politiques et administratifs. Marion Moreau signale que ce nouveau double diplôme renforce une formation qui existait déjà. « Le juriste Didier Tabuteau avait imaginé avec d’autres, il y a quelques années, un Master intitulé Médecine droit et politique de santé, délivré par Université Paris Cité et dont certains enseignements étaient assurés à Sciences Po », précise-t-elle.

La campagne d’inscription pour ce double diplôme qui relie notre université et Sciences Po est ouverte depuis quelques semaines et le restera jusqu’au 10 avril. « Nous recevons des messages de nombreux et nombreuses étudiantes qui se montrent intéressés par ce nouveau cursus en deux ans. Certains sortent d’une licence en sciences humaines, d’autres sont déjà internes en médecine… Ces signes d’intérêt sont positifs, le Master devrait trouver son « public » », indique Marion Moreau.    

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