Dans la lignée des échanges amorcés à l’occasion de la Nuit des idées sur la cohabitation entre vivants, cette deuxième séance du Café des Politiques de la terre centre l’attention sur les transformations à l’œuvre dans les écosystèmes marins.
Surexploitation de ses ressources, propagation des invasions biologiques, pollutions et rejets d’origine variés … les écosystèmes marins subissent de nombreuses pressions qui, combinées aux dérèglements climatiques, altèrent les habitats marins et les espèces qui en dépendent, aussi bien en zone littorale qu’en haute mer. Bien qu’ils couvrent plus de 70% de la surface de la terre et représentent plus de 90% du volume habitable pour le monde vivant, seule une infirme partie des écosystèmes marins, de leurs évolutions et de leur disparition a fait l’objet d’une description approfondie. Quels sont les obstacles à l’observation des écosystèmes marins ? Comment comprendre et analyser de manière fine le rythme et l’ampleur des transformations en cours ? Comment rendre compte des effets différentiés, entre haute mer et zones littorales, des pressions liées aux dérèglements climatiques et aux activités humaines ? Dans quelle mesure la crise sanitaire du COVID-19 invite-t-elle à repenser le lien entre virus et transformations écosystèmes marins ?
Deux approches complémentaires seront développées :
L’intervention de Grégory Beaugrand centrera l’attention sur les liens entre dérèglements climatiques et biodiversité marine. A partir d’un effort de modélisation des changements biologiques observés dans les océans, ses recherches permettent de saisir la sensibilité des espèces marines aux changements climatiques, tout en restituant ces évolutions dans une perspective de longue durée et en tenant compte de variations régionales. Quels sont problèmes analytiques et empiriques posés par le manque de données ? Quelles méthodes et quelles infrastructures de recherche mettre en place pour identifier les principes biologiques qui gouvernent l’organisation des écosystèmes marins ? Quels scénarios envisagés compte-tenu de la sensibilité de ces écosystèmes marins aux dérèglements climatiques ?
Soizick Le Guyader s’intéresse aux relations entre l’Homme et son impact sur l’environnement marin. Les activités humaines sont à l‘origine de multiples pressions – qualité de l’eau, risques sanitaires – sur les écosystèmes des zones littorales, avec en particulier le rejet de virus humains. La crise sanitaire du COVID 19 permet d’interroger les relations entre circulation du virus dans les eaux usées et la contamination des écosystèmes marins. Quel est l’état des savoirs sur les relations entre virus et vivant dans l’environnement marin ? Comment la crise sanitaire du COVID 19 permet-elle de mieux comprendre les mécanismes de propagation des virus dans le milieu marin ? Quelles infrastructures de recherche déployer pour disposer de données comparatives robustes ?
Intervenants
Grégory Beaugrand est directeur de recherche au CNRS, consultant à la Marine Biological Association, et membre du GIEC et de l’IPBES. Il travaille sur les effets du dérèglement climatique sur la biodiversité depuis 25 ans. Il a écrit l’ouvrage « Marine biodiversity, climatic variability and global change » et est auteur de plus d’une centaine de publications scientifiques. Plus récemment, ses recherches l’ont mené à élaborer une théorie sur l’organisation de la vie appelée METAL (MacroEcological Theory on the Arrangement of Life).
Soizick Le Guyader est virologiste, directrice de recherches à l’IFREMER, et responsable du laboratoire Santé environnement et microbiologie de l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer.
La discussion sera animée par Charlotte Halpern, chercheure en science politique, Sciences Po, Centre d’études européennes et de politique comparée (CEE), et membre du bureau du Centre des politiques de la terre, et Patrick Laurenti, enseignant-chercheur en biologie, Université Paris Cité, Laboratoire Interdisciplinaire des énergies de demain (LIED)
Emblématique de la collaboration étroite entre Sciences Po et l’Université Paris Cité (Facultés et l’IPGP), le Centre des Politiques de la Terre a pour ambition de faire émerger une communauté de recherche travaillant sur l’exploration conjointe des relations entre nature et société. Les Cafés des Politiques de la terre sont des événements ouverts à tous, visant à faire favoriser un échange entre chercheurs et citoyens non spécialistes des questions débattues, dans un langage exempt de technicité.
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