L’équipe du service de cancérologie de l’hôpital Cochin AP-HP et d’Université Paris Cité ont mené des travaux pour identifier les facteurs qui conduisent à la réussite ou à l’échec de l’immunothérapie anti-tumorale chez les patients atteints d’un cancer du poumon métastatique. Ces travaux, coordonnés par le Pr François Goldwasser et le Dr Pascaline Boudou-Rouquette, ont permis d’identifier la dépense énergétique de repos comme facteur le plus déterminant dans l’efficacité de l’immunothérapie antitumorale chez les patients atteints d’un cancer du poumon métastatique. Ces résultats ont fait l’objet, en novembre 2021, d’une publication dans la revue eBIOMEDECINE.

L’immunothérapie anti-tumorale est un progrès majeur qui bouleverse la thérapeutique en cancérologie. Toutefois, elle est actuellement efficace seulement chez une minorité de patients. L’étude menée par l’équipe de cancérologie de l’hôpital Cochin AP-HP et d’Université Paris Cité avait pour objectif d’identifier les facteurs qui conduisent à la réussite ou à l’échec de l’immunothérapie anti-tumorale chez les patients atteints d’un cancer du poumon métastatique.
Cette étude prospective, bi-centrique (hôpital Cochin AP-HP et hôpital européen Georges-Pompidou AP-HP) a inclus, en 1 an, 144 patients traités par immunothérapie pour un cancer du poumon métastatique. Tous les patients avaient, avant d’initier leur immunothérapie, une calorimétrie indirecte qui permettait de mesurer, de manière non invasive, en hôpital de jour, leur dépense énergétique de repos.
Les résultats de ces travaux montrent que les patients dont la dépense énergétique de repos est normale bénéficient beaucoup plus de l’immunothérapie, par rapport aux patients dont la dépense énergétique est augmentée : 38% de réduction tumorale versus 14% (p<0,01) ; absence de progression tumorale à 6 mois chez 52% des patients versus 18% (p<0,0001) et une durée de vie médiane doublée (19 mois versus 9,7 ; p<0,001). Cet effet est indépendant de PDL1.
La dépense énergétique de repos apparait donc comme le facteur le plus déterminant dans l’efficacité de l’immunothérapie antitumorale.
L’équipe en charge de ces travaux est en recherche de financement pour mener un essai randomisé évaluant l’effet de la compensation de l’excès de dépense énergétique sur l’effet de l’immunothérapie avec l’objectif de rétablir l’efficacité de cette approche thérapeutique chez une majorité de patients et permettre de surmonter la résistance aux traitements.
Références
Development and validation of a host-dependent, PDL1-independent, biomarker to predict 6-month progression-free survival in metastatic non-small cell lung cancer (mNSCLC) patients treated with anti-PD1 immune checkpoint inhibitors (ICI) in the CERTIM Cohort: The ELY study– eBIOMEDECINE – Published by The Lancet
Pascaline Boudou-Rouquette, Jennifer Arrondeau, Claire Gervais, Jean-Philippe Durand, ElizabethFabre, Sixtine De Percin, Clémentine Vaquin Villeminey, Anne-Catherine Piketty, Nathalie Rassy, Guillaume Ulmann, Diane Damotte, Audrey Mansuet-Lupo, Frédérique Giraud, Marco Alifano, Marie Wislez, Jérôme Alexandre, AnneJouinot, François Goldwasser
DOI : https://doi.org/10.1016/j.ebiom.2021.103630
À lire aussi

Hypertension artérielle : prévenir pour mieux soigner
À l’occasion de la Journée mondiale de l’hypertension artérielle, l’Université Paris Cité met en lumière les travaux de l’unité de recherche Paris Cardiovascular Research Center (PARCC) et les actions de sensibilisation menées pour lutter contre cette maladie silencieuse, première cause de mortalité évitable dans le monde.

La Graduate School Society and Health propose une aide à la mise en œuvre de projets scientifiques et de formation
La Graduate School souhaite aider les jeunes chercheuses et chercheurs de l’Université Paris Cité dans la mise en œuvre de leurs projets scientifiques et de formation. Cet appel vise à les soutenir financièrement dans la réalisation de projets et d’actions structurants pour leurs travaux de recherche. Les doctorantes et doctorants doivent déposer leur demande de financement avant le 30 juin 2025.

Partenariat entre la Chaire UNESCO de l’Université de la Manouba et la Graduate School Sustainability, Organisations and Institutions

L’insuffisance cardiaque, un facteur de risque indépendant du cancer
L’équipe de la fédération hospitalo-universitaire PREVENT Heart Failure de l’hôpital européen Georges-Pompidou AP-HP, de l’Inserm et de l’Université Paris Cité, et coordonnée par le Pr Jean-Sébastien Hulot (Université Paris Cité), a réalisé une étude nationale sur le...