À l’issue de la 6e vague d’appel à projets Recherche Hospitalo-Universitaire en santé, lancée par l’ANR, Lise Alter, directrice de l’agence de l’innovation en santé (AIS) annonce que 19 projets ont été sélectionnés dont 4 sur le territoire d’Université Paris Cité. Cette action Recherche Hospitalo-Universitaire en santé (RHU), financée via France 2030, soutient des projets de recherche translationnelle en santé ou de recherche clinique, qui pourront s’appuyer sur des recherches fondamentales en biologie, en épidémiologie, en sciences sociales ou en économie de la santé.

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L’action RHU souhaite prolonger ces travaux en vue d’un bénéfice pour la prise en charge des patients, l’amélioration de la compréhension des maladies, des traitements plus efficaces et mieux tolérés, ou une amélioration de la performance des systèmes de soin.

Les projets lauréats sont portés par des équipes reconnues pour l’excellence de leurs approches méthodologiques et pour la réalisation d’études cliniques. Ils disposent de structures hospitalières spécialement destinées à la recherche et ont accès à des plateformes technologiques de biologie et d’imagerie performantes garantissant la production de données dont la qualité est garantie par des procédures standardisées. Ils possèdent également des systèmes d’information assurant la traçabilité des données collectées et l’inter-opérabilité entre les différents centres participants. Enfin, ils visent à créer un écosystème conduisant à l’établissement d’un partenariat durable et productif entre équipes académiques et industrielles. Chaque projet retenu est financé pour une durée de 5 ans maximum et bénéficie d’un financement d’un montant pouvant aller de 4 à 10 M€.

 

SPRINT – Synergie Pour Accélérer l’INnovation Thérapeutique dans les lymphomes T cutanés

Le projet SPRINT vise à transformer la prise en charge des patients atteints de lymphomes T cutanés. Ces maladies touchent 1 personne sur 100 000 chaque année et leur incidence a augmenté de façon importante au cours des dernières décennies. Cette pathologie altère gravement la qualité de vie des patients par l’atteinte de la peau, les infections cutanées secondaires, la douleur, la fatigue notamment, et la survie est réduite au stade avancé de la maladie. Aujourd’hui encore, seule une minorité de patients ont des réponses satisfaisantes aux traitements existants et la maladie est habituellement considérée comme incurable.

Pour cela, nous avons constitué un consortium de médecins, chercheurs, biologistes, anatomopathologistes, scientifiques, industriels, spécialistes du médicament ou de l’intelligence artificielle qui vont travailler de façon coordonnée pour relever ces défis, indique la professeure Adèle de Masson, qui porte ce projet.

SPRINT vise ainsi à développer de nouveaux outils diagnostiques, pronostiques et thérapeutiques pour les lymphomes T cutanés afin de transformer le devenir des patients atteints de ces maladies.

Les principaux objectifs du programme SPRINT sont d’établir la preuve de concept de l’efficacité et de la sécurité d’emploi d’un nouveau médicament de ces maladies et de découvrir des biomarqueurs pour prédire l’évolution de la maladie et la réponse aux différents traitements.

Pour y parvenir, dans les 5 ans, le consortium SPRINT va :

  • créer un portail national de données regroupant les cas de cette maladie : données anatomopathologiques digitalisées (lames de biopsies), informations cliniques, informations de suivi, échantillons de sang et de peau et autres données multi-omiques pertinentes ;
  • utiliser l’intelligence artificielle pour permettre de prédire l’évolution individuelle de la maladie chez chaque patient, permettant une gestion efficace personnalisée de la maladie avant qu’elle n’atteigne un stade réfractaire au traitement ;
  • stratifier les patients en vue de prédire leur réponse aux traitements ciblés par anticorps monoclonaux thérapeutiques, et identifier les éventuels mécanismes de résistance à ces traitements pour les surmonter ;
  • développer deux nouveaux médicaments innovants pour le traitement de ces maladies et tester l’un d’entre eux dans une étude de phase I.

Porteur du projet : Professeure Adèle de Masson, PU-PH – Université Paris Cité / AP-HP
> Tutelle coordinatrice du RHU SPRINT : Université Paris Cité
> Partenaires : Domain Therapeutics, TheraPanacea, Acobiom, AP-HP, Inserm, CHU Bordeaux, HCL Hospices Civils de Lyon, GFELC Groupe Français d’Etude des Lymphomes Cutanés, European Reference Network for Rare Hematological Diseases EuroBloodNet

 

Innov4-ePiK – Approches diagnostiques et thérapeutiques innovantes dans les encéphalopathies épileptiques et développementales liées aux gènes potassiques à l’aide du 4P pour la médecine

Maladie neurologique chronique, l’épilepsie est provoquée par l’hyperactivité d’un groupe de neurones dans le cerveau. Parmi les différentes formes d’épilepsies existantes, les encéphalopathies développementales et épileptiques (DEE) ont plusieurs particularités : elles résistent aux traitements médicamenteux, sont accompagnées de graves troubles du développement neurologique (séquelles des crises épileptiques) et d’anomalies des électro-encéphalogrammes (EEG), et sont souvent la conséquence de mutations génétiques. Ces mutations induisent fréquemment des canalopathies dans lesquelles les canaux ioniques présents à la surface de la cellule et qui contrôlent de façon sélective le passage des ions à travers celle-ci, sont dysfonctionnels, ce qui perturbe la bonne activité électrique de la cellule.

Le décryptage de ces maladies, du niveau génétique à l’aspect physiologique, et la compréhension des mécanismes moléculaires et cellulaires, pourrait conduire à de meilleurs soins de précision et à des thérapies personnalisées pour les patients. Le projet Innov4-ePiK vise donc un changement de paradigme dans la compréhension, le diagnostic et le traitement des épilepsies rares par le développement de méthodologies innovantes pour les essais cliniques, basées sur la médecine personnalisée, prédictive, préventive et participative (4P).

Notre programme Innov4-ePiK rassemble les plus grandes cohortes de patients atteints de K-DEE avec un phénotypage et un suivi approfondis, et réunit des experts français de renommée internationale dans le domaine de la clinique, de l’électrophysiologie, de la modélisation préclinique, des biomarqueurs et de la science des données, ainsi que des partenaires du secteur des dispositifs médicaux et de l’industrie pharmaceutique, afin de faire de ce projet de recherche un game changer dans ce domaine et apporter des thérapies globales innovantes aux patients, indique la professeure Rima Nabbout.

Porteur du projet : Professeure Rima Nabbout, PU-PH – Université Paris Cité / AP-HP
> Tutelle coordinatrice du RHU Innov4-ePiK : Institut des maladies génétiques IMAGINE
> Partenaires : Université Paris Cité, Servier, NaoX, APHP, Hospices Civils de Lyon, Université de Rennes (LTSI), Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, CNRS DR20 (Institute of molecular and cellular pharmacology – IPMC), CNRS DR Centre-Est (LPCT), INSERM (SFR Necker), CentraleSupélec.

 

LIVER-TRACK – Maladies du foie : vésicules extracellulaires comme biomarqueurs

Le projet LIVER-TRACK a pour objectif d’améliorer la prise en charge des patients atteints de cirrhose du foie, pathologie qui cause 2 millions de décès par an dans le monde.

En se concentrant sur le développement de tests prédictifs pour la décompensation de la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire, le projet exploite les vésicules extracellulaires circulantes en tant que biomarqueurs. Ces tests permettront une gestion différenciée des patients, avec une surveillance renforcée pour les cas à haut risque. Le consortium du projet regroupe des groupes de recherche et des partenaires industriels, développant des tests et des technologies de mesure des EVs pour une utilisation médicale. Les résultats seront validés au cours d’études cliniques sur 4 682 patients.

LIVER-TRACK poursuit plusieurs objectifs :

  • Améliorer les soins prodigués aux patients atteints de cirrhose et présentant un risque élevé de décompensation ou de carcinome hépatocellulaire ;
  • Réduire le fardeau de la cirrhose pour la santé publique ;
  • Faciliter le développement de médicaments ;
  • Permettre techniquement l’exploitation des vésicules extracellulaires en tant que biomarqueurs dans la pratique clinique.

Porteur du projet : Professeur Pierre-Emmanuel Rautou, PU-PH – Université Paris Cité / AP-HP
> Tutelle coordinatrice du RHU LIVER-TRACK : Inserm
> Partenaires : Université Paris Cité, AP-HP, Institut Curie, Université Sorbonne Paris Nord, BioPredictive, Abbelight, Association française pour l’étude du foie

 

SICKMAST – mastocytes et basophiles dans la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

Le RHU SICKMAST a pour objectif de vérifier une hypothèse selon laquelle les mastocytes et les basophiles pourraient être des acteurs clés orchestrant les complications aiguës et chroniques de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Le RHU aura pour objet l’étude du rôle de ces cellules dans la maladie de Creutzfeldt-Jakob, avec pour objectif de développer de nouveaux outils prédictifs et théranostiques, ainsi qu’une nouvelle solution thérapeutique ciblant les mastocytes et les basophiles.

Porteur du projet : Professeure Olivier Hermine, PU-PH – Université Paris Cité / AP-HP
> Tutelle coordinatrice du RHU SICKMAST : AP-HP
> Partenaires : Université Paris Cité, Inserm, Institut Imagine, AB Science et Codoc

 

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