[AAP Innovation pédagogique 2023] Découvrez les projets lauréats !

L’appel à projets « Innovation Pédagogique 2023 » (AAP) visait à poursuivre la démarche engagée en matière d’hybridation des formations, d’accompagnement et de mise en œuvre de projets pédagogiques innovants et/ou transformants en faveur de la réussite des étudiantes et étudiants. 16 projets ont été sélectionnés pour un montant global de financement à hauteur de 519 261,63 €.

Dans la continuité de l’appel à projets « Innovation Pédagogique 2022 » qui a financé 11 projets pour un montant global de 480 349,48 €, l’AAP 2023 visait à développer un haut niveau d’innovation pédagogique et d’hybridation dans les formations, notamment internationales. Les projets ont pour objectif de contribuer à la création de nouveaux cursus, afin de poursuivre l’installation d’une culture durable de l’innovation pédagogique au sein de la communauté de l’Université Paris Cité.

16 projets ont été sélectionnés pour un montant global de financement à hauteur de 519 261,63 €. Le montant maximal des financements est fixé à 70 k€ par projet pour une durée de 24 mois.

Faculté de Santé

Valérie Besson, Clément Delage, Dominique Lerouet : Projet « Neurogaming 2.0 » - Budget accordé : 66 410,00 euros

Ce projet s’inscrit à l’intersection de différentes démarches : 1) l’évolution des pratiques pédagogiques, 2) la simulation en santé, 3) l’hybridation des formations, et enfin 4) le « R » de Remplacer de la règle des 3R concernant l’utilisation de l’animal dans les formations universitaires. Il consiste en la création d’un serious game éducatif en pharmacologie à destination des étudiants en filières de santé et en sciences, intitulé Neurogaming 2.0.

Ce jeu vidéo éducatif, issu d’une première évolution des travaux pratiques en 2019, servira de substitut aux séances de travaux pratiques impliquant traditionnellement l’utilisation de l’animal (souris ; rats) pour étudier la pharmacologie. Il offrira une expérience interactive d’apprentissage par problème, d’engagement dans l’apprentissage et d’éthique tout en enseignant les compétences de la pharmacologie des médicaments psychotropes.

Au cours de ce jeu, l’étudiant, en tant qu’acteur, se retrouvera dans un laboratoire virtuel de recherche en pharmacologie et devra découvrir l’identité d’une molécule X en réalisant des tests comportementaux sur des souris à qui il pourra administrer cette molécule. L’observation puis l’analyse des résultats des différents tests seront ponctuées de quiz ou de défis intercurrents qui permettront d’évaluer l’acquisition des connaissances par l’étudiant tout au long de sa progression dans le jeu. Cette expérience immersive favorisera l’engagement actif des étudiants dans le processus d’apprentissage et leur permettra de faire le lien entre le mécanisme d’action et les effets des médicaments, plus particulièrement des psychotropes.

En supprimant l’utilisation d’animaux pour les travaux pratiques, ce serious game s’inscrit dans la continuité de la politique de réduction de l’utilisation de l’animal promue ces dernières années par l’unité pédagogique de pharmacologie, et contribue à la création de formations éthiques pour les étudiants.

Julia Bosco, Adeline Braud : Projet « TELESOINSPE » - Budget accordé : 14 440,31 euros

La télémédecine a connu ces dernières années un essor remarquable en santé bucco-dentaire. Elle est particulièrement indiquée pour des patients dont l’accès aux soins est difficile, que ce soit par la distance ou par des contraintes physiques, comme pour les patients présentant un handicap et les personnes en perte d’autonomie. Selon le code de la santé publique, chaque acteur impliqué dans une activité de télémédecine doit bénéficier d’une formation préalable.

Si ces technologies font l’objet de nombreuses formations post-universitaires, aucune formation n’est encore proposée de manière obligatoire ou même optionnelle dans la formation initiale en odontologie. L’objectif de ce projet est d’intégrer à l’écosystème pédagogique des étudiants de DFASO2 inscrits au sein de l’UFR d’Odontologie (plus de 230 étudiants/promotion) un parcours d’enseignements dédié à l’usage de la télémédecine pour la prise en charge des patients à besoins spécifiques (par exemple présentant un handicap, en perte d’autonomie ou encore phobiques).

Le projet inclut ainsi une phase de conception des enseignements, une phase d’implantation du parcours dans l’Unité d’Enseignement « Populations à besoins spécifiques », et une phase d’évaluation de l’impact pédagogique du parcours. Le parcours de formation associe l’approche par compétences et l’usage d’outils numériques. Il repose sur la conception et la mise à disposition d’un corpus pédagogique théorique présenté sous la forme d’enseignements asynchrones en distanciel via le LMS de l’Université Paris Cité, et sur deux séances de simulations en présentiel au sein de l’UFR d’Odontologie, simulant une mise en situation clinique d’actes de télémédecine bucco-dentaire.

Enfin, un protocole d’étude permettant d’évaluer l’impact pédagogique du parcours et les usages des ressources est proposé.

Alice Hocquette, Christelle Verot, Julie Gaillard, Camille Leray : Projet « Pédagogie innovante pour la formation et l’évaluation par la simulation des étudiants en Maïeutique sur les violences faites aux femmes » - Budget accordé : 30 230,82 euros

En France, une femme meurt à la suite de violences tous les 3 jours. Ces chiffres sont en augmentation constante ces dernières années et placent les professionnels de santé en première ligne dans la prévention des violences faites aux femmes. Les sages-femmes, en raison de leur spécialité, occupent une place centrale dans l’identification et la prise en charge de ces victimes.

Le Département Universitaire de Maïeutique d’Université Paris Cité s’engage depuis de nombreuses années dans la formation de ses étudiants au repérage et à l’accompagnement des femmes victimes de violences. L’utilisation d’approches innovantes telles que la simulation est au cœur du dispositif pédagogique existant. Cependant, certaines améliorations sont nécessaires pour perfectionner l’enseignement et permettre une évaluation standardisée des compétences acquises par les étudiants.

Ce projet vise à améliorer la formation et l’évaluation des étudiants sages-femmes d’Université Paris Cité au dépistage et à la prise en charge des femmes victimes de violence. Il prévoit le recrutement d’acteurs formés pour assurer le rôle du patient simulé ainsi que la mise en place d’un système vidéo permettant la retransmission et la rediffusion des séances de simulation à distance. Ces moyens permettront des séances de formation plus réalistes et enrichissantes pour les apprenants, ainsi que des sessions d’évaluation des compétences sur le même modèle.

Ce nouveau dispositif pédagogique aura un impact significatif sur la satisfaction et le niveau d’acquisition des compétences des étudiants. De plus, en étant mis en place de manière pérenne, il constituera un véritable atout pour le département de maïeutique. Par ailleurs, ce projet s’inscrit dans un contexte sociétal important et permettra à ces futurs professionnels de santé de jouer un rôle majeur dans la protection des femmes victimes de violences.

Si ces technologies font l’objet de nombreuses formations post-universitaires, aucune formation n’est encore proposée de manière obligatoire ou même optionnelle dans la formation initiale en odontologie. L’objectif de ce projet est d’intégrer à l’écosystème pédagogique des étudiants de DFASO2 inscrits au sein de l’UFR d’Odontologie (plus de 230 étudiants/promotion) un parcours d’enseignements dédié à l’usage de la télémédecine pour la prise en charge des patients à besoins spécifiques (par exemple présentant un handicap, en perte d’autonomie ou encore phobiques).

Le projet inclut ainsi une phase de conception des enseignements, une phase d’implantation du parcours dans l’Unité d’Enseignement « Populations à besoins spécifiques », et une phase d’évaluation de l’impact pédagogique du parcours. Le parcours de formation associe l’approche par compétences et l’usage d’outils numériques. Il repose sur la conception et la mise à disposition d’un corpus pédagogique théorique présenté sous la forme d’enseignements asynchrones en distanciel via le LMS de l’Université Paris Cité, et sur deux séances de simulations en présentiel au sein de l’UFR d’Odontologie, simulant une mise en situation clinique d’actes de télémédecine bucco-dentaire.

Enfin, un protocole d’étude permettant d’évaluer l’impact pédagogique du parcours et les usages des ressources est proposé.

Julio AIRES : Projet « Serious escape game Resistance Antibiotiques - Budget accordé : 30 000,00 euros

Dans le cadre du renforcement de la formation des futurs professionnels de santé, nous proposons d’élaborer un escape game pédagogique sous forme de jeu de cartes pour une utilisation en présentiel. Une interface web complémentaire sera développée pour permettre une utilisation à distance.

Ce jeu sera mis à disposition des étudiants en Santé afin de les aider à acquérir des compétences liées à la sélection de la résistance aux antibiotiques. L’objectif principal de ce jeu est de permettre aux étudiants de comprendre, d’analyser, d’appliquer et d’évaluer les mécanismes d’acquisition de résistance des bactéries aux antibiotiques, en utilisant une approche pédagogique innovante basée sur la simulation et la mise en situation.

Alice Germa, Sybille Vital : Projet « Formation des étudiants en odontologie à la prévention des violences » - Budget accordé : 14 792,00 euros

En France, les violences sexuelles touchent 14,5 % des femmes au cours de leur vie adulte et 4 % des hommes. D’autre part, une femme sur 10 est victime de violence au sein de son couple. Quant aux enfants, 160 000 mineurs sont victimes de violences sexuelles chaque année et 7,5 % des enfants subissent des violences physiques intrafamiliales. Le milieu de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche n’est pas épargné, avec 5 % des étudiantes déclarant avoir été victimes de viol.

Il est alors impératif de former les étudiants en Odontologie à la prévention des violences.

Le projet pédagogique se décompose en trois volets. Un premier volet vise à sensibiliser les étudiants au sexisme et aux violences sexuelles à travers un théâtre-forum. Au-delà de la sensibilisation, l’objectif est de les familiariser avec les dispositifs d’écoute mis en place à l’Université (avec le soutien de la Mission Égalité, Diversité et Inclusion). Le deuxième volet se concentre sur les patients qui sexualisent la relation de soins : identifier les signes d’un comportement séducteur ou inapproprié, établir des limites et signaler la situation. Une fois de plus, le théâtre-forum s’avère un choix particulièrement adapté pour cette thématique. Ce programme pilote a été testé en 2022-2023 et fait l’objet d’une publication dans la revue Journal of Dental Education. Le troisième volet, destiné aux étudiants en fin de cursus, concerne le repérage de violences chez les patients, enfants et adultes, son cadre juridique, l’orientation des victimes de violences et les soutiens disponibles pour le chirurgien-dentiste. En plus de ses objectifs pédagogiques, le projet prévoit de former des enseignants qui pourront être référents pour les questions de violences dans les services hospitaliers.

L’équipe pédagogique, en raison de sa composition transdisciplinaire (chirurgiens-dentistes, médecin légiste, pédiatre), veillera à ancrer la formation sur des situations réalistes.

Alexandra Roren, Maxence Rateaux : Projet « SIMULREEDUC - Budget accordé : 43240,00 euros

Les récentes évolutions de la loi française ont rendu possible l’accès direct à certains professionnels paramédicaux de rééducation. Bien que limité, cet accès direct confère plus d’autonomie et de responsabilités aux professionnels. La récente réingénierie des formations a renforcé le contenu des enseignements théoriques, mais les étudiants ne sont pas suffisamment exposés pendant leur formation à l’ensemble des cliniques qu’ils sont susceptibles de rencontrer. Prendre en charge le patient sans prescription médicale nécessite de développer des compétences d’évaluation, de raisonnement clinique et de communication interprofessionnelle, ainsi qu’une solide maîtrise technique. L’utilisation des dispositifs de simulation favorise l’émergence de compétences.

Le département des Sciences de la Rééducation et de la Réadaptation, créé en 2021 au sein de la Faculté de Santé d’UPC, regroupe 4 filières, 6 instituts de formation appartenant ou rattachés pédagogiquement à UPC (dont un institut de formation à la masso-kinésithérapie dédié aux personnes déficientes visuelles et non-voyantes) et environ 1200 étudiants inscrits à UPC. Ce projet s’adresse aux étudiants des 2 dernières années des filières de masso-kinésithérapie, pédicurie-podologie et orthoptie du département.

L’objectif principal de ce projet est de renforcer les compétences cliniques des étudiants afin de mieux les préparer à exercer des missions de soins élargis. Pour compléter et améliorer la formation des étudiants, nous souhaitons utiliser trois dispositifs de simulation : 1) situations simulées [ECOS (examens cliniques objectifs et structurés), formatifs], 2) dispositifs de simulation (mannequins moyenne fidélité) et 3) jeux sérieux.

L’évaluation de l’impact de ces outils de formation sur les compétences cliniques des étudiants sera réalisée selon une méthodologie mixte, au moyen de l’échelle d’auto-efficacité personnelle au travail et d’une enquête de satisfaction (questionnaire et recueil de commentaires).

Philippe François, Adrian Brun, Elisabeth Dursun, Marie-Laure Colombier : Projet « PerioSim : Création, évaluation et intégration d’un simulateur pédagogique réalisé par impression 3D pour l’enseignement en Parodontologie des étudiants en Chirurgie-Dentaire de l’Université Paris Cité » - Budget accordé : 16 500,00 euros

La formation technique en Chirurgie-Dentaire repose sur l’apprentissage pratique. Bien que les enseignements aient évolué, les supports d’apprentissage ont paradoxalement peu changé. Pourtant, les avancées technologiques, notamment grâce à la démocratisation de l’impression 3D, offrent des améliorations considérables.

Les départements de Parodontologie et de Biomatériaux (via leur laboratoire de recherche) se sont associés pour créer un simulateur 3D d’arcades dentaires et de leur parodonte (ensemble des tissus de soutien des dents), se rapprochant le plus possible de la réalité clinique actuelle, en utilisant des imprimantes à coût réduit et des résines spécifiques.

Actuellement, l’apprentissage des actes de parodontologie se fait sur d’anciens simulateurs commerciaux inadaptés aux situations cliniques réelles, ou sur des mâchoires animales. En plus d’être anatomiquement éloignés de la réalité clinique des mâchoires humaines, ces simulateurs animaux posent des problèmes éthiques et engendrent des contraintes financières et de manipulation.

La création du simulateur 3D, composé de deux arcades dentaires complètes représentant un contexte de parodontite, sera rendue possible grâce au large éventail de technologies et de matériaux disponibles. Ce simulateur, déjà en phase avancée de conception, sera basé sur des situations cliniques réelles de patients et simulera de manière concrète la gencive, le tartre et le tissu de granulation.

Ce dispositif sera évalué par des étudiants de 6e année ayant effectué leur apprentissage sur modèle porcin l’année précédente (en 5e année) ainsi que par des parodontistes, qu’ils soient enseignants ou non. Sa fiabilité et son intérêt pédagogique seront évalués.

L’objectif principal de ce projet est de généraliser l’utilisation du simulateur pour les enseignements des 3e, 4e et 5e années. Notre hypothèse est que l’utilisation du simulateur 3D améliorera l’apprentissage en simulation des actes de parodontie.

Faculté des Sciences

Elise Defrasne : Projet « Tétraèdre » - Budget accordé : 27 928,00 euros

Le projet Tétraèdre vise à créer une synergie entre plusieurs disciplines sportives, appelées APSA (Activité Physique et Sportive Adaptée), enseignées à l’UFR STAPS de l’Université Paris Cité, ainsi qu’à coordonner leurs enseignants respectifs dans le cadre de la nouvelle Maquette de 2025. Auparavant envisagées de manière isolée (avec un cloisonnement des enseignements), l’objectif du projet Tétraèdre est de coordonner certaines disciplines sportives autour d’un projet commun fédérateur.

Cette synergie est symbolisée par le pentathlon moderne, discipline olympique introduite en 1912 par Pierre de Coubertin. Composé de natation, d’athlétisme combiné au laser run, et d’escrime, le pentathlon moderne est une métaphore de l’humain moderne : habile, capable de s’adapter intelligemment à des efforts de natures différentes et de faire face à l’adversité. Le projet Tétraèdre vise à intégrer l’escrime dans l’offre de l’UFR STAPS en tant qu’Unité d’Enseignement Optionnelle dans la prochaine Maquette, avec l’acquisition nécessaire du matériel indispensable à sa mise en place au sein de la filière STAPS.

Ce projet de synergie pluridisciplinaire en STAPS est élaboré en collaboration avec les thématiques des laboratoires de recherche scientifique (I3SP Laboratoire STAPS Paris Cité, le Centre Borelli et CIAMS Paris Saclay), les enseignements des Masters STAPS, et une offre de Formations Continues émergente développée avec la Fédération Française d’Escrime, axée sur le thème du Sport-Santé, domaine privilégié de l’UFR STAPS.

Caroline Chauvet : Projet « Eco-Cité » - Budget accordé : 30 480,00 euros

Le projet Eco-Cité vise à répondre à un double objectif : 1/ Former les étudiant.e.s aux enjeux de la transition écologique, conformément à la préconisation du rapport Jouzel de février 2022 et à la lettre de cadrage du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR) publiée le 4 juillet 2023 : « former 100 % des étudiants de niveau Bac+2 aux enjeux de la transition écologique, quel que soit leur cursus, d’ici 5 ans » ;

2/ Développer l’apprentissage par projet et l’évaluation par les pairs en licence.

Ce projet vise à proposer une Unité d’Enseignement (UE) pluridisciplinaire à 3 ECTS pour sensibiliser les étudiant.e.s de trois Licences de l’Université Paris Cité : la Licence Sciences Biomédicales, la Licence de Mathématiques et la Licence d’Informatique.

Le financement sollicité pour une période de 2 ans à partir de janvier 2024 permettra de développer cette UE en tant qu’option limitée en effectif (30 étudiant.e.s par licence et par an, en niveau L1, L2 ou L3 selon les licences, au semestre pair), intégrée aux maquettes existantes. Ce financement servira également à préparer la transition vers un format obligatoire pour l’ensemble de chaque promotion de licence (250 étudiant.e.s par licence et par an) à partir de l’année 2025-2026, dans le cadre de la nouvelle offre de formation pour la période 2025-2030.

L’UE se déroulera en trois temps :

  • 1/ Une sensibilisation interdisciplinaire en distanciel, commune aux trois licences ;
  • 2/ Des conférences-débats thématiques en présentiel favorisant les échanges et la remédiation, notamment basées sur des capsules vidéo (avec utilisation de Wooclap) ;
  • 3/ Une mise en pratique à travers des projets de groupe (un projet par groupe de maximum 5 étudiant.e.s) encadrés et évalués, intégrant une composante d’évaluation par les pairs.
Pierre Kerner, Benjamin Uzan : Projet « Alliance de Comités de Lecture (ACoLe) » - Budget accordé : 26000,00 euros

Dans un contexte de mésinformation scientifique, où l’accès au savoir se développe sans pour autant distinguer précisément le vrai du faux, la formation à la vérification des faits et l’évaluation par les pairs revêtent une importance cruciale. Au sein de l’UFR SdV d’UPCité, nous avons mis en place des modules d’enseignement de communication et de vulgarisation scientifique s’appuyant sur des comités de lecture : les étudiant·e·s apprennent à transmettre des connaissances en contribuant à un blog destiné au grand public (CBioNum). Le processus d’évaluation s’effectue par le biais de la relecture par les pairs, avec le soutien des associations Café des Sciences et Papier-Mâché.

La charge de travail liée à la relecture, à la vérification scientifique, ainsi que la difficulté de rémunérer ces activités, représentent des obstacles à la généralisation de cette pratique. Pourtant, elle pourrait aisément s’étendre à d’autres facultés d’UPCité et encourager les collaborations interdisciplinaires.

Afin de coordonner ces activités de relecture et de vérification des faits, nous proposons de créer une alliance de comités de lecture (ACoLe). Cette alliance serait constituée de membres du corps enseignant, d’experts en ingénierie pédagogique, des bibliothèques universitaires, de doctorant·e·s, d’étudiant·e·s et de partenaires externes. ACoLe s’appuierait sur le système OJS (Open Journal Systems) pour bénéficier d’une infrastructure logistique efficace, tout en sensibilisant les intervenant·e·s et les utilisateur.rice.s à l’importance de l’Open Science.

Un soutien institutionnel permettrait de valoriser ces activités qui contribuent à établir des liens entre l’enseignement, la recherche et la communication scientifique. L’efficacité de ce dispositif serait évaluée grâce à des recherches en didactique des sciences (du vivant). ACoLe pourrait également favoriser les échanges entre le milieu académique et les acteur.ice.s de la CSTI ainsi que ceux impliqués dans les grands enjeux de société.

Christophe Goupil, Gaelle Charron : Projet « TechRepair » - Budget accordé : 8980,00 euros

La présente proposition vise à financer la conception pédagogique d’une nouvelle UE innovante, s’appuyant sur une pédagogie par projet pratique, destinée aux étudiants et étudiantes de 1ère année de l’École d’Ingénierie Denis Diderot : TechRepair. TechRepair s’inscrit dans la démarche de l’établissement Université Paris Cité visant à se conformer aux recommandations ministérielles en matière de généralisation de l’enseignement de la transition écologique au niveau L2/L3.

Dans l’UE TechRepair, les étudiants et étudiantes acquerront une sensibilisation aux concepts clés de la transition écologique et analyseront, à travers ces concepts, les choix et contraintes de conception des objets électromécaniques courants par la méthodologie de l’analyse du cycle de vie. Une sensibilisation scientifique et technique leur permettra de comprendre le fonctionnement de différents blocs électriques, électroniques, mécaniques et thermiques de ces appareils, ainsi que de discuter de leur durabilité.

Enfin, au cours de séances de TP-projet, les étudiants et étudiantes acquerront les compétences techniques de diagnostic de panne et de réparation de quatre appareils courants (ex : grille-pain, mixer, trottinette électrique) et mèneront sur ces appareils des analyses du cycle de vie élémentaires.

Les étudiants et étudiantes suivant TechRepair sortiront de l’UE avec un ensemble de connaissances et de compétences utiles à une démarche de transformation écologique, tant dans leur pratique professionnelle que dans leur vie personnelle ou en tant que citoyens. L’acquisition de savoir-faire pratiques en diagnostic et réparation de panne les amènera à considérer la réparation avant le remplacement d’un appareil. En reliant la conception des appareils électromécaniques à l’analyse de leur cycle de vie, ils pourront choisir des options de consommation plus vertueuses et suggérer des pistes de conception des structures d’appareils plus frugales et/ou plus pérennes.

Samuel Bottani, Pierre Poulain, David Janiszek : Projet « LLM@UPCité : étude exploratoire des usages pédagogiques et opérationnels des grands modèles de langages à Université Paris Cité » - Budget accordé : 68 984,00 euros

Depuis fin 2022, l’intelligence artificielle générative, notamment via des outils tels que ChatGPT ou Midjourney, bouleverse les usages dans l’enseignement, y compris dans l’enseignement supérieur. Après une période initiale de stupéfaction, puis de méfiance, voire même d’interdiction, il nous semble maintenant évident que les grands modèles de langage feront partie du quotidien des étudiants ainsi que des enseignants.

Dans cette perspective, nous allons explorer les possibilités offertes par ces modèles de langage pour l’enseignement, depuis le déploiement jusqu’à l’adaptation à des contextes pédagogiques spécifiques.

Dans ce projet, nous allons étudier à la fois des modèles commerciaux (comme ChatGPT) et des modèles open-source, en évaluant leurs usages pédagogiques ainsi que les coûts de fonctionnement des différentes solutions. Plus généralement, ce projet est l’occasion pour l’Université Paris Cité d’ouvrir le débat sur l’utilisation pédagogique de l’intelligence artificielle générative dans le cadre d’une grande université publique.

Faculté Sociétés et Humanités

Ismael Ramos : Projet « hibrIAction » - Budget accordé : 69 981,30 euros

L’enseignement des langues est devenu essentiel pour la formation des étudiant·e·s, car la maîtrise de plusieurs langues accroît les opportunités d’insertion professionnelle. Par conséquent, la politique linguistique est prioritaire pour des universités telles que UPC. Cependant, l’évaluation diagnostique des étudiant·e·s, l’organisation des enseignements et l’innovation dans les pratiques pédagogiques rendent plus difficile le développement d’une offre qui réponde aux besoins des étudiant·e·s, notamment dans les langues autres que l’anglais. De même, l’utilisation des outils numériques et de l’Intelligence Artificielle est devenue incontournable dans le contexte actuel.

Le but de ce projet est donc, d’une part, la mise en place d’un dispositif de cours hybrides sur Moodle pour rendre les enseignements d’espagnol plus flexibles et personnalisés à UPC ; et, d’autre part, l’élaboration d’un test de positionnement rapidement déployable permettant à la fois l’évaluation du niveau de langue et l’inscription automatique des étudiant·e·s. Ce projet permettra la création de modules de formation en ligne sur Moodle et le développement de partenariats pédagogiques (ex. programme e-tandem) avec d’autres universités espagnoles, telles que l’Université de Séville, l’Université Complutense de Madrid, ou l’Université nationale d’enseignement à distance (UNED).

Afin d’évaluer le projet, nous utiliserons des questionnaires adressés aux étudiant·e·s et adopterons l’approche du Learning Analytics. Ce projet permettra également d’accroître l’offre et la variété des cours en espagnol. De plus, nous pourrions évaluer la pertinence de nouvelles pratiques pédagogiques associées à l’Intelligence Artificielle et former les enseignant·e·s dans ce nouveau domaine.

Maxime Pierre : Projet « NAUTILUS, autoapprentissage du latin en ligne » - Budget accordé : 4 800,00 euros

NAUTILUS est le nom du navigateur en latin. Il s’agit de proposer aux étudiants de latin des exercices en ligne autocorrigés, divisés par niveaux. Ces exercices viendront en complément des exercices donnés en classe pour accompagner les niveaux suivants :

  • Latin 1 (L1S1) : un enseignement obligatoire concernant toute la promotion de L1 d’étudiants en lettres (environ 180 étudiants).
  • Latin 2 (L2S1) : option d’UE (entre 20 et 30 étudiants).
  • Latin 3 (L2S2) : option d’UE (entre 20 et 30 étudiants).
  • Latin 4 (L2S3) : option d’UE (entre 20 et 30 étudiants).

L’accent sera mis sur les niveaux 1, 2 et 3 de latin en proposant un apprentissage progressif accompagné d’exercices et de tests adaptés à chaque niveau. Nous accorderons une importance particulière aux exercices de grammaire et de morphologie, qui constituent la principale difficulté des étudiants débutants.

Jean-François Guennoc : Projet « Expédition pédagogique insulaire et citoyenne (EPIC) » - Budget accordé : 12 500,20 euros

Le projet d’expédition pédagogique insulaire et citoyenne (EPIC) a pour objectif de combler un manque dans l’une de nos formations. Il offrira un terrain d’études à la promotion 2023-2024 des étudiants de L3 du parcours « Métiers de l’écrit » de la licence de Lettres et Sciences humaines, leur procurant ainsi une expérience professionnelle qualifiante et reconnue.

Cela leur permettra de s’engager, selon les orientations choisies, vers un travail journalistique de reportage écrit et radiophonique, ou vers un travail communicationnel de représentation et de médiation. Cela leur permettra d’appliquer les enseignements disciplinaires acquis depuis la L1 à des situations et problématiques concrètes.

La valorisation de ce travail de fin d’études sera renforcée par la collaboration avec les acteurs locaux de la destination, en l’occurrence l’Île de Batz (mairie, école, jardin exotique). Il est destiné à être intégré dans leur dispositif de communication et de médiation culturelle. Les étudiants endosseront donc un rôle de consultants, un peu à la manière d’une junior-entreprise.

Leurs productions (revue, podcast, photos) pourront également bénéficier à la communauté universitaire en suscitant l’intérêt de leurs camarades pour des problématiques actuelles telles que l’effet du réchauffement climatique sur l’érosion et la submersion marines, le développement d’un tourisme durable respectueux du développement local et de la protection de l’environnement, ou encore la question des imaginaires liés au territoire. L’organisation d’une exposition et de rencontres-débats avec des enseignants-chercheurs des disciplines concernées parachèvera ce projet.

Le fait que ces problématiques insulaires, non familières à nos étudiants parisiens ou d’Île-de-France, soient pensées par eux-mêmes semble motiver le caractère citoyen de la démarche, une citoyenneté qui tenterait d’articuler le global et le local sans se restreindre au proche, et qui aurait l’audace de penser le monde.

Interfacultaire

Elise Breton et Lise Dachet : Projet « DECRIPT (Développer les Compétences en Recherche d’Information : Pratique et Théorie) » – Budget accordé : 53 385,00 euros

Le projet DECRIPT (Développer les compétences de recherche d’information : pratique et théorie) vise à améliorer les compétences des étudiants de premier cycle en matière de fiabilité de l’information, de lutte contre les fake news (ou infox) et plus généralement, à développer leur esprit critique. Il s’appuie sur une enquête menée auprès de 177 étudiants de premier cycle et sur des entretiens avec des enseignants-chercheurs responsables d’UE de Licence.

Le projet comprend 3 volets :

  1. Construire un module de formation à la fiabilité de l’information intégré dans les UE, facilement adaptable et potentiellement scalable. Le module sera proposé en deux versions : une 100% présentielle et une version hybride, laissée au choix des enseignants.
  2. Créer et mettre à disposition des étudiants et des enseignants une boîte à outils Moodle (capsules vidéo, quiz d’évaluation, fiches méthodologiques) sur les compétences informationnelles et l’évaluation de la fiabilité de l’information. Les capsules et les quiz, conçus sous format court pour des compétences spécifiques, seront accessibles librement par les bibliothèques, mais pourront également être récupérés et intégrés dans des séquences pédagogiques par les enseignants.
  3. Élaborer une UE facultative « Fake news et désinformation » dans laquelle les étudiants produiront des vidéos au format “réseaux sociaux”, axées sur le thème de la fiabilité de l’information en interviewant des experts sur ce sujet. Ces vidéos seront diffusées sous forme de série sur les réseaux sociaux des bibliothèques de l’Université Paris Cité.

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