L’équipe du service de Pédiatrie générale et maladies infectieuses de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et d’Université Paris Cité, a conduit une étude prospective observationnelle entre le 27 avril et le 15 mai 2020 pour décrire les caractéristiques d’enfants et adolescents hospitalisés dans un contexte de syndrome apparenté à la maladie de Kawasaki en contexte épidémique COVID-19, avec une expression hyper-inflammatoire systémique. Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une publication le 3 juin 2020 dans la revue BMJ.
Ces travaux ont inclus tous les enfants et adolescents hospitalisés pendant la période d’étude avec les signes de maladie de Kawasaki. Les données cliniques et biologiques, les données d’imagerie et d’échographie cardiaque, les traitements et l’évolution clinique ont été recueillis. Un prélèvement nasopharyngé à la recherche du SARS-CoV-2 par RT-PCR et un prélèvement pour la recherche d’anticorps de type IgG contre le virus ont été réalisés systématiquement pour tous les patients inclus.
Pendant la période d’étude, 21 patients ont été admis dans le service de Pédiatrie générale et maladies infectieuses avec des signes de maladie de Kawasaki. Leur âge médian était de 7,9 ans (intervalle, 3,7-16,6 ans), et 12 patients (57%) avaient un parent ou un grand-parent né dans un pays d’Afrique sub-saharienne. Douze patients (57%) ont développé un syndrome de choc lié à la maladie de Kawasaki et 16 patients (76%) ont fait une myocardite. Dix-sept patients (81%) ont nécessité une prise en charge en soins intensifs ou réanimation pédiatrique. Tous ces enfants ont présenté une symptomatologie digestive bruyante au début de la maladie et tous avaient des marqueurs inflammatoires élevés. Dix-neuf patients (90%) avaient des marqueurs d’infection récente à SARS-CoV-2 (RT-PCR positive pour 8/21, et présence d’anticorps IgG pour 19/21 patients). Tous les patients ont reçu des immunoglobulines intraveineuses et dix (48%) ont aussi reçu des corticoïdes. L’évolution clinique a été favorable dans tous les cas. Des dilatations coronaires ont été détectées chez cinq (24%) patients au cours de l’hospitalisation.
Le nombre anormalement élevé d’enfants et d’adolescents atteints de maladie de Kawasaki observé récemment dans la région parisienne pourrait être lié à une exposition au SARS-CoV-2. L’étude menée ne peut établir formellement un lien de causalité avec l’infection par le virus SARS-CoV-2 malgré une très forte suspicion.
Les caractéristiques de ces patients diffèrent de ceux observés au cours de la maladie de Kawasaki classique: ces patients sont plus âgés, plus souvent de descendance d’un pays d’Afrique sub-saharienne, avec plus fréquemment des manifestations digestives au premier plan, des formes sévères de myocardite et une instabilité hémodynamique.
Contact presse Université Paris Cité
Pierre-Yves Clausse
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pierre-yves.clausse@u-paris.fr
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