Quel rôle notre cerveau joue-t-il dans le sentiment de satiété ? Une équipe de chercheurs du CNRS, d’Inrae, de l’Université de Bourgogne, d’Université Paris Cité, de l’Inserm et de l’Université du Luxembourg nous en apprend davantage dans une étude publiée le 3 mars dans Cell Reports.  

Les neurones POMC – qui provoquent le sentiment de satiété – sont « freinés » par des cellules qui changent de forme à la faveur d’un repas.

Les sensations de faim – et inversement de satiété – sont régulées par des circuits de neurones dans le cerveau dont les connexions se modifient pour ajuster notre comportement alimentaire. C’est ce qui nous permet de maintenir un certain équilibre entre nos apports et nos dépenses énergétiques, et nous évite de manger plus que de raison. Des scientifiques soupçonnent d’ailleurs que cette plasticité ne soit altérée chez les sujets obèses, expliquant la perturbation de leur sensation de satiété.

 

Une nouvelle étude menée sur des souris montre que l’activation des circuits neuronaux n’est pas due aux branchements du circuit, mais au changement de forme de certaines cellules.

Les chercheurs ont étudié les neurones POMC situés dans l’hypothalamus, à la base du cerveau, connus pour leur capacité à limiter la prise alimentaire. Concrètement, ces neurones sont recouverts par des cellules nerveuses – les astrocytes – qui servent en quelque sorte de plaquettes de frein.

Les scientifiques ont découvert qu’après un repas équilibré, ces astrocytes changent de forme sous l’effet du taux de glucose dans le sang qui augmente. Les astrocytes se rétractent et ne jouent alors plus leur rôle de frein, ce qui permet aux neurones POMC d’être activés, favorisant in fine le sentiment de satiété.

 

Quelques questions demeurent. Il a été constaté qu’un repas riche en graisses n’induit pas ce remodelage. En d’autres termes, la prise d’aliments gras ne permettrait pas de couper la faim. Les scientifiques cherchent à déterminer si la satiété ne se déclencherait pas par un autre circuit. La même question se pose au sujet des édulcorants : provoquent-ils la satiété par un autre biais ou trompent-ils notre cerveau en procurant une sensation sucrée addictive sans couper la faim ?

 

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