Élisabeth Eidenbenz était une enseignante et infirmière, fondatrice de la maternité suisse d’Elne. Entre 1939 et 1944, près de 600 enfants sont nés dans cette maternité : leurs mères étaient principalement des réfugiées espagnoles fuyant le franquisme, des juives et des tziganes fuyant l’invasion nazie.

Élisabeth Eidenbenz
source photo : Arch. fam.
crédit photo : D.R

1913-2011

Suisse

Fondatrice de la Maternité Suisse d’Elne

Site : https://www.letemps.ch/sciences/elisabeth-eidenbenz-lange-gardien-enfants-guerre

En 1939, suite à la retraite des troupes républicaines, 500 000 espagnols fuient l’Espagne pour la France. Pour faire face à l’afflux de réfugiés les autorités font construire des camps de fortune. 15 milles réfugiés meurent en l’espace de quelques mois et le taux de mortalité des enfants entre six mois et quatre ans atteint alors 60%.

Elisabeth Eidenbenz, infirmière suisse, parvient à réunir des fonds privés pour ouvrir une maternité à Elne, près de la frontière espagnole. Les femmes arrivent alors de toute la région afin d’y accoucher, des exilées espagnoles, juives, tziganes et françaises fuyant les persécutions. La maternité suisse d’Elne accueille tout le monde et Elisabeth n’accouche pas seulement les femmes, elle les soigne et met en place des activités artistiques ou collectives pour les soulager moralement. Le fonctionnement de la maternité reposant uniquement sur les dons, Elisabeth et l’ensemble du personnel sont bénévoles.

A partir de juin 1942 la maternité se rattache à la Croix-Rouge Suisse qui ordonne à ses collaborateurs de se soumettre aux lois de Vichy. Elisabeth se met en infraction en continuant à accueillir toutes les femmes et les enfants sans leur demander leur religion ou origine. Près de 600 enfants naissent entre septembre 1939 et avril 1944, parmi lesquels 400 espagnols, 200 juifs et 10 tziganes.

La maternité est fermée par la Wehrmacht en avril 1944. Ne voyant pas son contrat à la Croix-Rouge renouvelé pour cause de désobéissance, Elisabeth part en suisse s’occuper de femme victimes de viols de guerre. Elle reçoit finalement la Légion d’honneur en 2007 ainsi que la médaille de Juste parmi les Nations de la part des autorités juives.

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