Le groupe de recherche ACTION, associant l’équipe du département de cardiologie de l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP, Sorbonne Université (Pr Johanne Silvain et Pr Gilles Montalescot) et l’équipe de l’URC Lariboisière – université Paris Cité (Pr Eric Vicaut), ont mené un essai clinique pour évaluer l’utilité des bêta-bloquants après un infarctus du myocarde. Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une publication parue le 30 août 2024 dans la revue The New England Journal of Medicine.

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Le groupe de recherche ACTION, associant l’équipe du département de cardiologie de l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP, Sorbonne Université (Pr Johanne Silvain et Pr Gilles Montalescot) et l’équipe de l’URC Lariboisière – université Paris Cité (Pr Eric Vicaut), ont mené un essai clinique pour évaluer l’utilité des bêta-bloquants après un infarctus du myocarde.
Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une publication parue le 30 août 2024 dans la revue The New England Journal of Medicine.

En Europe, on répertorie deux millions de nouveaux infarctus par an et des millions de patients sont traités chroniquement par bêta-bloquants à vie. L’utilité de ces bêta-bloquants, à l’ère de la revascularisation coronaire, est débattue faute de preuve (essai clinique) récente.

L’essai randomisé multicentrique ABYSS, promu par l’AP-HP, avait pour objectif d’évaluer la sécurité de l’interruption des bêta-bloquants en termes d’événements cardiovasculaires et l’utilité en termes d’amélioration de la qualité de vie chez des patients chroniquement traités et ayant été victimes d’un infarctus du myocarde il y a plus de 6 mois sans séquelle myocardique importante, ni insuffisance cardiaque.

Cet essai représente le plus grand Programme Hospitalier de Recherche Clinique (PHRC) en nombre de patients randomisés avec 3 698 patients à travers 46 centres actifs et 259 investigateurs impliqués. Les inclusions se sont déroulées sur une période de 48 mois, incluant la période de la Covid-19, et les patients ont été suivis sur une période médiane de trois ans (jusqu’à 5 ans de suivi maximum).

Les résultats montrent que l’interruption des bêta-bloquants est associée à un sur risque de 2.8% de récidive d’événements cardiovasculaire (décès, IDM, AVC ou hospitalisation pour raison cardiovasculaire) et à 16% d’augmentation du risque relatif chez les patients arrêtant le bêta-bloquant, ne permettant pas de démontrer la non-infériorité (sécurité) de cette stratégie.

L’augmentation des événements cardiovasculaires du critère primaire dans le bras–arrêt des bétabloquants était principalement portée par les récidives d’hospitalisations pour raison cardiovasculaire. De plus, l’arrêt du traitement bêta-bloquant n’a eu aucun impact significatif sur la qualité de vie du patient.

L’étude ABYSS montre également un rebond significatif en termes de pression artérielle et de fréquence cardiaque, et un sur risque d’événements cardiovasculaires particulièrement marqué chez les patients avec une hypertension arrêtant leur bêtabloquant, soulignant la nécessité de poursuivre ce traitement à long terme, en particulier chez les patients hypertendus.

Le groupe ACTION poursuit ainsi son engagement dans la recherche clinique cardiovasculaire Française et dans l’amélioration des soins aux patients.

Ces résultats ont été présentés lors du Congrès de la Société Européenne de Cardiologie (ESC) le 30 août dernier avec une publication simultanée dans la revue The New England Journal of Medicine.

Références

Beta-Blocker Interruption or Continuation after Myocardial Infarction

DOI : 10.1056/NEJMoa2404204

 

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