Claude Cahun est connue pour ses autoportraits photographiques, mais elle était aussi poète, essayiste, critique, traductrice, comédienne et activiste politique. Oubliée après la Seconde Guerre mondiale, redécouverte dans les années 1990, son œuvre trouve depuis un écho considérable, notamment auprès des Gender Studies (« études de genre ») et des théoriciens du postmodernisme, pour ses jeux de travestissement autour de l’autoportrait.
Claude Cahun, Sans titre (Marcel Moore). © Jersey Heritage Collections
1894-1954
Française
Artiste
L’œuvre de Claude Cahun annonce le bouleversement des genres dans l’art des années 1960-1970.
Etudiante en lettres, Lucy Schwob, nièce de l’écrivain symboliste Marcel Schwob, choisi très tôt le pseudonyme androgyne de Claude Cahun – sa compagne, la dessinatrice Suzanne Malherbe, prend celui plus masculin de Marcel Moore. Tout en réalisant ses premiers photomontages, elle publie essais, critiques et poèmes dans le Mercure de France, le Journal littéraire ou la revue homosexuelle Inversions. Autoportraits et portraits de ses proches, objets détournés, paysages constituent ses motifs de prédilection en photographie. Elle se passionne aussi pour le théâtre et l’ésotérisme, fréquente les écrivains Henri Michaux, André Breton, René Crevel ou Georges Bataille, et participe aux activités des surréalistes.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, à Jersey où elle est installée, Cahun mène avec la complicité de Malherbe des activités de résistance. Elles diffusent des tracts anti-allemands, parfois illustrés de photomontages et signés « Le soldat sans nom », qui leur valent d’être arrêtées en 1944 par la Gestapo puis condamnées à mort, avant que leur peine ne soit miraculeusement commuée.
« Sous ce masque un autre masque ; je n’en finirai pas de soulever tous ces visages »
écrivait celle qui se revendiquait d’un troisième genre dans son autobiographie « Aveux non avenus ». Car ce sens de la métamorphose, s’il relève d’un narcissisme revendiqué, reste avant tout un défi extraordinaire aux conventions sociales, sexuelles et esthétiques ainsi qu’à la culture bourgeoise dominante, auxquelles, toute sa vie, Cahun a magistralement tourné le dos.
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