Scientifique de renom, Axel Kahn est mort des suites d’une longue maladie le 6 juillet 2021, à 76 ans. Il fut président de l’Université Paris Descartes de 2007 à 2011.

Axel Kahn
1944 – 2021

« Souriant et apaisé, je vous dis au revoir », écrivait-il à ses amis le 21 mai sur sa page Facebook. Atteint d’un cancer, affronté avec lucidité, Axel Kahn s’est éteint le 6 juillet 2021. Craignant de se fourvoyer vers les grandes écoles et voulant se différencier de ses frères, il était venu à la médecine par élimination. Docteur en médecine, spécialiste en hématologie, il exerça à l’hôpital Beaujon jusqu’en 1992. Passionné par la recherche, Axel Kahn est recruté à l’Inserm en 1974, d’abord en tant que chargé de recherche, puis  en tant que directeur de recherche en 1978. Il se fit connaître pour ses travaux de recherche réalisés au sein de l’institut de pathologie moléculaire à l’hôpital Cochin. Ses nombreux articles, plus de 450 parus dans des revues scientifiques de premier plan, ont porté sur des thèmes très divers allant de la génétique à la biologie moléculaire et la biochimie. En 2002, Axel Kahn devint le premier directeur du l’Institut Cochin.

De 1992 à 2004, il fut membre du comité consultatif national d’éthique où il se déclara notamment hostile au clonage thérapeutique, à la brevetabilité des gènes à la théorie du réductionnisme génétique. Axel Kahn aimait débattre et n’hésitait pas à prendre régulièrement position pour exprimer ses avis. Il aimait à vulgariser ses connaissances scientifiques. Il le faisait toujours au service du savoir, qu’il soit scientifique, médical ou éthique. De 1988 à 1997, il fut chargé auprès du ministère de l’Agriculture d’évaluer les risques liés à l’utilisation des plantes génétiquement modifiées.

 

Président de l’Université Paris Descartes de 2007 à 2011

En 2007 alors qu’il était directeur de l’Institut Cochin, Axel Kahn brigua la présidence de l’Université Paris Descartes en se déclarant en faveur de la réforme sur l’autonomie des universités. Au cours de son mandat de président de l’université, Axel Kahn s’est employé à conserver des structures de recherche fortes et à « réconcilier les Français avec l’université car l’idéal d’un homme qui apprend continuellement est enthousiasmant ». Il avait su voir les complémentarités des universités Descartes et Diderot et milité en vue de leur rapprochement et leur fusion. Atteint par la limite d’âge, son mandat prit fin en décembre 2011.

En 2019, il accepte de devenir le président de Ligue nationale contre le cancer.

Au soir de sa vie, le médecin, chercheur, écrivain, marcheur, philosophe avait tenu à faire ses adieux lors d’un entretien émouvant sur France Inter, le 17 mai dernier. Il y déclarait : « Après la mort, il n’y a rien, mais il y a peut-être le souvenir que vous pourrez garder de moi, et ça c’est une forme d’immortalité ». Axel Kahn laisse derrière lui trois enfants issus de son premier mariage et sa compagne.

 

La communauté Université Paris Cité rend hommage à la mémoire d’un homme d’exception, et s’associe à la douleur de sa famille et de ses proches et leur adresse leurs plus sincères condoléances.