Lancé dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir et du plan France Relance, l’appel à projets « Nouveaux systèmes d’expressions » du Grand Défi Biomédicaments a sélectionné 6 projets permettant le développement de la production des biomédicaments. Cet appel à projets était doté de 6 900 000€. Le projet EVERETT, développé par le laboratoire Matière et Systèmes complexes (Université Paris Cité – CNRS), est lauréat de cet appel à projets.

© Tous droits réservés

La production des biomédicaments se fait aujourd’hui avec des systèmes cellulaires principalement issus d’organismes eucaryotes supérieurs (cellules d’insectes et cellules de mammifères). Les productions se font avec des lignées cellulaires et des milieux de cultures standards qui ont fait l’objet de procédures de caractérisations longues et coûteuses afin d’être qualifiées et autorisées en production pharmaceutique. Bien que les systèmes actuels fassent référence, la communauté scientifique s’accorde pour indiquer que les rendements de production de ces systèmes pourraient être améliorés afin de diminuer les coûts de production et de couvrir une demande plus large. À cette fin, plusieurs pistes sont explorées par les six porteurs de projets lauréats :

  • le développement de nouvelles lignées cellulaires utilisées pour la production, quelle que soit l’espèce d’origine,
  • le développement de nouveaux milieux de cultures, de nouvelles conditions de cultures afin d’entrainer une amélioration des rendements ou une diminution des coûts de ces milieux de cultures,
  • pour des productions de petites quantités de principes actifs, le développement de systèmes de production a-cellulaires (cell free) permettraient d’éliminer à la source les impuretés dues à la complexité de composition cellulaire (ADN, protéines des cellules hôtes..) associé et donc de diminuer les coûts de purification.

 

EVERETT, Engineered mesenchymal stromal cell Extracellular Vesicles for immunomodulatory biotherapy and Enzyme REplacemenT Therapy, projet porté par le laboratoire Matière et Systèmes complexes (UMR 7057 Université Paris Cité – CNRS) bénéficie d’un financement de 1 400 00€.

L’objectif général du projet EVERETT est d’optimiser un processus de production à haut rendement de cellules souches stromales mésenchymateuses à la fois sûres et efficaces et de permettre l’industrialisation du procédé à un coût abordable. Pour cela le consortium a choisi d’utiliser des cellules mères immortalisées (durée de vie allongée) et de comparer plusieurs sources cellulaires. La technologie originale de vésiculation par turbulence, développée par le laboratoire Matière et Systèmes Complexes et la société EverZome, permet de gagner un facteur 10 sur le temps de production et sur le nombre de VEs produites par rapport à des méthodes de production standards. Les deux partenaires, avec la société EVORA Biosciences et l’intégrateur industriel du Grand Défi « Biomédicaments » MEARY ont ainsi l’ambition de rendre technologiquement et économiquement faisable le développement d’une biothérapie au bénéfice des enfants atteints des maladies de Fabry et de Batten et plus généralement des patients atteints de maladies neurodégénératives.

La question de recherche :  La barrière qui entoure le cerveau (barrière hémato-encéphalique) étant très sélective, la délivrance de protéines thérapeutiques dans cet organe reste problématique, limitant les traitements de nombreuses maladies neurodégénératives. Sont notamment concernées par cette impasse thérapeutique, les maladies de Fabry et de Batten, qui touchent de jeunes enfants actuellement sans espoir de traitement. Les vésicules extracellulaires (petites particules) issues de cellules souches stromales mésenchymateuses (CSM-VE) ont la capacité d’atteindre le cerveau et de diminuer l’inflammation cérébrale. Il est aussi possible de charger les CSM-VEs avec une protéine thérapeutique, lui permettant ainsi d’être protégée du système immunitaire jusqu’à ce qu’elle soit délivrée au niveau du cerveau.

Découvrir les 5 autres projets lauréats

 

En savoir plus sur le Grand Défi « Biomédicaments : améliorer les rendements et maîtriser les coûts de production »

 

À lire aussi

Mesurer la pollution de l’air dans l’écorce des platanes !

Mesurer la pollution de l’air dans l’écorce des platanes !

Le projet de science participative Ecorc’Air propose de collecter des écorces de platanes afin d’établir une cartographie précise de la pollution aux particules fines métalliques liée majoritairement à la circulation automobile, et de mesurer son évolution. Les échantillons sont à envoyer à l’IPGP, où seront faites les analyses magnétiques et chimiques de détection de cette pollution.