Les athlètes en situation de handicap voient leurs performances sportives de mieux en mieux mises en valeur. Par une meilleure prise en charge médicale, des évolutions technologiques et biomécaniques et un suivi individualisé de l’entraînement, leurs records sont régulièrement battus.
Équipe de recherche
Julien Schipman, Pasquale Gallo, Andy Marc, Juliana Antero, Jean-François Toussaint, Adrien Sedeaud, Adrien Marck
Une étude menée par Julien Schipman, doctorant à l’IRMES – INSEP, Université Paris Cité & AP-HP – et publiée dans Frontiers in Physiology, a mesuré l’évolution des performances des para-athlètes.
Les chercheurs ont ainsi déterminé la nature de la relation entre âge et performance et estimé le pic de performance parmi 47 épreuves d’athlétisme (53554 performances) entre 2009 et 2017 chez les para-athlètes féminines et masculins, en dissociant les athlètes « debout » des athlètes « en fauteuil ».
Cette analyse confirme une relation âge-performance similaire à celle des valides, quel que soit le type de handicap et le sexe mais avec un âge plus tardif pour les athlètes en fauteuil. Sur le 100m masculin, l’âge au pic de performance se situe par exemple à 24 ans pour les para-athlètes debout mais à 29 ans pour les para-athlètes en fauteuil, alors que sur le marathon, l’âge au pic, plus tardif – comme chez les valides – se situe respectivement à 33 ans et 36 ans. L’impact, l’origine et le temps d’adaptation au handicap ainsi qu’au matériel utilisé sont autant d’éléments pouvant expliquer ces décalages.
Les auteurs ont également analysé l’âge des athlètes ayant réalisé les 100 meilleures performances depuis 2009 sur l’ensemble des épreuves d’athlétisme. Il en ressort une plus large distribution, toutes épreuves confondues (de 15 à 55 ans), contrairement à ceux des meilleurs athlètes valides (de 20 à 38 ans). Les densités de concurrence jouent très vraisemblablement sur ces intervalles. En effet, les para-athlètes sont moins nombreux ; ils rencontrent parfois des difficultés dans leur environnement, social ou physique, qui ont pour effet une limitation de leurs activités quotidiennes ou des restrictions de participation aux compétitions.
Enfin, les chercheurs ont quantifié les niveaux de performance en jeu. Les records des para-athlètes debout se situent actuellement entre 91 et 95% des records valides mais les athlètes en fauteuil sont tous plus rapides que les valides à partir du 400m. Pour autant, les moyens de locomotion ne sont pas les mêmes…
Au vu de ces résultats et des marges d’amélioration encore envisageables, les Jeux Paralympiques de Tokyo 2020 et de Paris 2024 offriront certainement des performances exceptionnelles.
Il reste important de continuer à développer et à promouvoir des politiques en faveur de l’activité physique ou sportive pour les para-athlètes de haut niveau et les personnes en situation de handicap afin qu’elles puissent retrouver là les émotions liées à la participation à ces compétitions uniques, au plaisir de la victoire parfois, et toujours à l’enthousiasme d’être à nouveau capable de déployer des potentiels insoupçonnés.
Sources
Age-Related Changes in Para and Wheelchair Racing Athlete’s Performances
Julien Schipman, Pasquale Gallo, Andy Marc, Juliana Antero, Jean-François Toussaint, Adrien Sedeaud, Adrien Marck
Frontiers in Physiology, Mars 2019 doi: 10.3389/fphys.2019.00256
https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fphys.2019.00256/full
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