À la rentrée 2023, l’escrime fait son entrée dans l’offre de formation sportive d’Université Paris Cité, en UE libre et en pratique encadrée. Une première dans l’établissement grâce à Elise Defrasne, enseignante et maître d’armes et au financement du projet CVEC intitulé « En avant toutes ! ».

C’est en effet Elise Defrasne, maître de conférences à l’UFR STAPS d’Université Paris Cité et maître d’armes qui a motivé et donné vie à ce projet : « A l’UFR STAPS, nous travaillons sur la thématique du Sport Santé. C’est une thématique qui me tient à cœur et en particulier celle de la Santé Psycho-Sociale. Je crois que mon intérêt pour l’enseignement de l’escrime redouble en sachant que je contribue, à ma façon, à répondre à ces enjeux. »

Le concept de Santé par le Sport ne se limite pas stricto sensu aux aspects physiologiques de la pratique sportive. Il valorise également le respect de l’autre et la prise en considération de certaines limites (ou contraintes) qui viennent parfois restreindre nos actions, valeurs que l’on retrouve dans l’escrime.

 

Parité, mixité et contrôle de soi : un sport humaniste

Parmi les arguments invoqués par Elise Defrasne pour imposer l’escrime comme discipline sportive à l’université, il y a la parité et le respect : « L’idée de parité et de respect entre hommes et femmes n’exclue pas l’existence de rapport de force et de confrontation. C’est également dans le combat et la confrontation que se construit le respect réciproque entre les individus ».

L’escrime offre également un terrain propice à la mixité. « Dans les compétitions d’escrime, on observe souvent que ce n’est pas le plus grand, le plus fort physiquement qui remporte la victoire. Dans les clubs, il n’est pas rare de voir une jeune femme fluette gagner un match contre un homme plus costaud qu’elle. » Ces configurations ne sont possibles que grâce à certaines spécificités caractéristiques de l’escrime : la distance et la sensorialité.

Enfin, l’escrime contribue au développement du « contrôle exécutif », c’est-à-dire la capacité de réfréner une envie immédiate ou une impulsion afin d’atteindre des objectifs d’un plus haut niveau cognitif. « Cela relève d’une aptitude qui se travaille, qui se peaufine, tout au long de la vie. Il s’agit d’apprendre à se contrôler et d’élaborer des stratégies pour arriver à ses fins », précise Elise.

 

Un apprentissage complet : de la technique à la pratique en passant par l’histoire

Les séances d’escrime qui se dérouleront dans le gymnase Watteau de l’UFR STAPS, chaque samedi matin dureront une heure et demie. Elles commenceront par un échauffement préalable pour préparer le corps aux mouvements d’escrime. Ensuite, place au « jeu » puisque les participantes et participants auront immédiatement accès aux armes et pourront faire de petits assauts face à leurs adversaires.

Chaque cours comportera une dimension technique : comment attaquer son adversaire, comment se protéger d’une touche, comment faire basculer l’interaction à son avantage ou comment provoquer son adversaire et tirer parti de sa réaction. « Je donnerai également des petites leçons individuelles au plastron (coque rigide protectrice). C’est une caractéristique de l’escrime, que l’on retrouve également à la boxe : un temps consacré à chaque escrimeur, dans un face à face orchestré par le maître d’armes, afin de peaufiner un aspect technique ou appréhender un aspect fondamental de l’activité » explique Elise Defrasne.

Grâce à la subvention CVEC, le cours d’escrime est électrifié : c’est-à-dire que la touche est matérialisée par l’allumage d’une lampe. « C’est ludique et instructif de voir le dispositif s’allumer, comme dans les grandes compétitions retransmises à la télévision ! »

Enfin, pour un apprentissage complet, notre enseignante enseignera également les différentes pratiques de l’escrime à travers les siècles et organisera des regroupements inter-universitaires avec les SUAPS d’autres universités parisiennes. « L’idée c’est d’avoir une vision complète de l’escrime, dans sa dimension culturelle et sportive et dans le respect des aspirations de chacun », résume Elise.

 

La création d’une offre de formation continue unique

L’escrime, sport français le plus titré aux Jeux Olympiques, bénéficie d’une renommée médiatique importante. Prisée par l’Education Nationale pour ses valeurs pédagogiques, discipline reconnue pour la santé, et plus récemment déployée pour lutter contre les violences faites aux femmes, l’escrime offre une diversité d’emplois. « Les offres d’emplois liées à l’escrime sont nombreuses, si l’on considère également celles plus traditionnelles liées à l’entraînement sportif. A l’encontre de certains préjugés, l’escrime est une activité physique accessible et plutôt facile à mettre en œuvre, quelles que soient les caractéristiques du public considéré : enfants, adultes, personnes âgées, ou porteuses de handicaps ».

Pour toutes ces raisons, Université Paris Cité souhaite développer une nouvelle offre de formation continue, fruit d’un partenariat et d’une réflexion commune avec la FFE (Fédération Française d’Escrime) et l’IFFE (Institut de Formation de la Fédération Française d’Escrime) . L’objectif est de proposer une nouvelle offre bi-diplômantes ou bi-certifiantes entre Université Paris Cité et la FFE qui figurera dans l’offre de formation de l’IFFE grâce à la Certification Qualiopi. 

« Mon objectif est d’établir un lien solide, fructueux et durable avec la FFE. Il faut décloisonner et mutualiser les expertises de chacun, universitaires et maîtres d’armes professionnels, autour d’un projet commun fédérateur. Cela garantirait l’adéquation des savoirs universitaires aux réalités pragmatiques du terrain et favoriserait l’anticipation des besoins sociétaux en devenir. Elle en est convaincue : Nous avons tous à y gagner. »

L’inscription au sport se fait sur rendez-vous à partir du 28 août !

Les cours commencent la semaine du 18 septembre.

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