Lorsqu’elle est activée de façon anormale, la protéine mTOR peut contribuer au développement des cancers et de certaines maladies monogéniques qui touchent environ 2 millions de personnes dans le monde. Le projet multidisciplinaire MENTOR, pour Contrôle métabolique de la croissance cellulaire par mTOR en pathophysiologie, coordonné par l’université Paris Cité, débutera en janvier 2025 et visera justement à étudier ces mécanismes de croissance pour développer des traitements adaptés à chaque patient.

 

Dr Mario Pende © François CHRISTOPHE / Institut Necker Enfants Malades

Figurant parmi les 17 lauréats français de l’appel à proposition de projet MSCA Doctoral Networks, le projet MENTOR, coordonné par le Dr Mario Pende à l’université Paris Cité, rassemble 15 laboratoires spécialisés dans les domaines de la chimie, de la biologie et de la santé. Les financements conjoints de l’Union européenne et de la Suisse permettront de recruter 18 doctorants qui travailleront chacun dans l’un des 15 laboratoires en lien avec leur domaine d’étude. « L’idée du projet est de faire travailler ensemble des étudiants en chimie, en biologie et en médecine » explique le Dr Mario Pende. Les étudiants seront formés par cette recherche collaborative ainsi que par des écoles thématiques prévues dans le programme.

La voie de signalisation mTOR, sur laquelle le projet se concentrera, « a la capacité de détecter les niveaux de nutriments et d’insuline autour de la cellule » indique Mario Pende. Cette reconnaissance des nutriments est primordiale car elle va permettre à mTOR d’enclencher les mécanismes de croissance de la cellule et la synthèse de macromolécules comme l’ADN, l’ARN et les protéines. Lorsque mTOR est activée de façon anormale, elle peut contribuer au développement des cancers et de certaines maladies monogéniques qui peuvent menacer la vie des enfants, en empêchant le bon développement d’organes comme le cerveau par exemple. Il est ainsi nécessaire de mener des recherches afin de « développer des traitements spécifiquement adaptés aux pathologies des enfants et aux mutations génétiques observées » explique le chercheur.

En mobilisant plusieurs disciplines scientifiques, MENTOR compte mener un travail complet autour de la voie de signalisation mTOR. « Des laboratoires en chimie travailleront sur la production d’inhibiteurs pour réguler des enzymes impliquées dans ces mécanismes de croissance tandis que des laboratoires spécialisés en génétique travailleront sur l’identification de nouvelles mutations impliquées dans les différentes pathologies. Des biologistes se pencheront sur les mécanismes moléculaires et des services médicaux sur le soin des patients » précise le chercheur.

Mario Pende affirme que pour le projet MENTOR, « le travail de l’université Paris Cité a été fondamental pour le soutient administratif ». Le département ingénierie de projets de la faculté de santé a notamment participé à la rédaction du projet et à la signature des documents nécessaires au soutien financier de l’Union européenne. L’université Paris Cité participe également à l’élaboration du budget et à la gestion financière des 4 millions d’euros alloués au projet MENTOR par l’Union européenne. Elle participera par ailleurs à la création d’une charte sur la propriété intellectuelle et aux comités de suivi qui seront mis en place pour les doctorants.

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