L’équipe du département de cardiologie de l’hôpital Bichat – Claude-Bernard AP-HP (Pr Grégory Ducrocq et Pr Gabriel Steg), d’Université Paris Cité et de l’Inserm, en liaison avec l’unité de recherche clinique Est de l’hôpital Saint-Antoine AP-HP (Pr Tabassome Simon) a coordonné l’essai randomisé international REALITY. Cet essai vise à comparer l’effet de deux stratégies de transfusion de culots globulaires chez les patients anémiques présentant un infarctus du myocarde.

Les bénéfices, les coûts et les risques éventuels de la transfusion sanguine chez des patients ayant un infarctus aigu du myocarde sont incertains. Jusqu’ici, de grandes études observationnelles ont donné des résultats très contradictoires. REALITY est le premier grand essai randomisé sur la transfusion dans le contexte de l’infarctus du myocarde.

Dans cet essai, 668 patients avec un âge médian de 77 ans, souffrant d’un infarctus du myocarde et présentant une anémie avec un taux d’hémoglobine entre 7 et 10g / dL ont été inclus dans 35 centres situés en France et en Espagne.

L’essai REALITY a montré qu’une stratégie de transfusion « restrictive » était non-inférieure à une stratégie de transfusion « libérale » en termes d’évènements cardiovasculaires dans les 30 jours suivant l’infarctus, tout en réduisant l’utilisation de la transfusion. En effet :

  • 36 événements cardiovasculaires majeurs sont intervenus dans le bras « restrictif », dans lequel 342 patients n’ont été transfusés que si l’hémoglobine était inférieure à 8g / dL ;
  • 45 événements cardiovasculaires majeurs ont eu lieu dans le bras « libéral » où la transfusion était déclenchée, chez 324 patients, dès que l’hémoglobine était inférieure à 10g / dL soit un HR à 0.79 (97.5% IC unilatéral, -∞ to 1.18) ;

Ces résultats devraient avoir un impact sur la pratique clinique. Par ailleurs, le suivi des patients se poursuit pour déterminer l’impact des deux stratégies sur le pronostic à un an et une analyse médico-économique détaillée est en cours.    

 

Cet esai a été financé par le Programme de Recherche Médico-Economique de la DGOS.

DOI: 10.1001/jama.2021.0ns

À lire aussi