Seules 7,4% des personnes ayant essayé d’arrêter de fumer restent abstinentes pendant plus d’un an. Afin d’améliorer l’efficacité des interventions de sevrage tabagique, ComPaRe, la Communauté de Patients pour la recherche de l’AP-HP, a interrogé 793 patients et 795 médecins pour identifier les marqueurs les plus importants à prendre en compte pour personnaliser les interventions de sevrage tabagique. Cette étude, coordonnée par le Dr Alexandre Malmartel d’Université Paris Cité, a fait l’objet d’une publication dans la revue Journal of Clinical Epidemiology  le 11 juin 2023.

© Chaiyan Anuwatmongkolchai – Pixabay

Le tabac cause 75 000 décès par an[1].

Si plus de deux tiers des fumeurs soient intéressés par l’idée d’arrêter de fumer, seuls 7,4%[2] de ceux qui ont tenté un sevrage tabagique sont restés abstinents pendant plus d’un an.

Pour augmenter l’efficacité des interventions de sevrage tabagique, l’équipe de recherche a cherché à identifier la meilleure manière pour les personnaliser et les critères devant être pris en compte lors de cette personnalisation.

Pour cela, les chercheurs ont tout d’abord identifié 36 marqueurs pouvant influencer l’efficacité d’une intervention de sevrage tabagique dans la littérature scientifique. Ces marqueurs étaient, par exemple, la situation psychosociale du patient ses habitudes de consommation tabagique, ou ses ressources financières.

Les chercheurs ont ensuite interrogé 793 patients de la cohorte ComPaRe et 795 médecins pour prioriser les marqueurs à prendre en compte lors de la mise en place d’une intervention de sevrage tabagique.

Pour les médecins, les trois marqueurs les plus importants à prendre en compte pour personnaliser le sevrage tabagique étaient : la motivation des patients (par exemple, stade de Prochaska[3], leurs préférences et leurs craintes (par exemple la peur de prendre du poids). Pour les patients, les trois marqueurs les plus importants étaient la motivation à arrêter de fumer, les habitudes de consommation (à la maison / au travail) et le niveau de dépendance.

Ces résultats vont permettre de construire des interventions personnalisées de sevrage tabagique tenant compte à la fois des priorités des patients et de leurs médecins. En effet, ces interventions sont souvent conçues par des soignants, sans tenir compte de la perspective des patients.

Au-delà de ces résultats, cette étude a proposé une nouvelle méthode participative pour le développement d’interventions personnalisées, pouvant être reproduite dans d’autres contextes médicaux et pour d’autres affections médicales.

À l’occasion de cette publication, ComPaRe remercie tous les participants ayant contribué à ces résultats et relance son appel à la participation. En s’inscrivant sur ComPaRe (https://compare.aphp.fr), les patients contribueront à faire avancer la recherche médicale publique sur leur maladie

Créée en 2017 par l’AP-HP, ComPaRe, la Communauté de Patients pour la Recherche rassemble aujourd’hui plus de 50 000 patients volontaires partout en France. Ils contribuent à faire avancer la recherche sur leur(s) maladie(s) chronique(s) en répondant régulièrement aux  questionnaires en ligne des chercheurs, sur la plateforme sécurisée https://compare.aphp.fr.

[1] Santé publique France : https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/tabac
[2] Babb S, et al. Quitting Smoking Among Adults – United States, 2000-2015. MMWR Morb Mortal Wkly Rep, 2017
[3] stades de changement par lesque lq passent les personnes prises avec un problème de dépendance : précontemplation, contemplation, détermination, action, maintien, rechute.
[4]  Malmartel A, et al. J Clin Epidemiol 2021.

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