Un travail mené par le Dr Solène Valéry au sein du Centre de Pharmacoépidémiologie de l’AP-HP, de l’équipe PEPITES de l’Institut Pierre Louis d’Épidémiologie et de Santé Publique (Inserm / Sorbonne Université), a été réalisé sur les données issues de la cohorte RAMSES, portée par Camille Taillé, professeur à l’université Paris Cité, et a permis de comparer pour la première fois directement entre elles deux stratégies de changement de biothérapie. Ce travail a été publié dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology.

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En France, plus de 60 000 personnes sont concernées par l’asthme sévère. Depuis quelques années, l’offre thérapeutique s’est considérablement améliorée avec l’arrivée d’anticorps monoclonaux, les biothérapies.

Le projet RAMSES, Recherche sur les AsthMes Sévères, est une étude épidémiologique observationnelle de cohorte, prospective et multicentrique qui doit permettre d’évaluer en vie réelle les modalités de prise en charge, les bénéfices et/ou les risques associés aux différents traitements. Lancée en 2019, et promue par l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, la cohorte RAMSES a inclus 2046 patients, suivis dans 52 centres à travers la France.

En émulant un essai clinique cible, il a permis de comparer pour la première fois directement entre elles deux stratégies de changement de biothérapie après échec d’une première ligne avec un anticorps anti IL-5 : changement de classe de molécule (pour un anti IL-4R) ou utilisation d’un autre médicament de la même classe. Les patients bénéficient pour la plupart du changement de molécule, cependant le changement de classe est associé à une réduction plus franche de l’utilisation des corticoïdes oraux, une tendance à l’amélioration plus importante de la fonction respiratoire et à la baisse des exacerbations.

Ces données sont importantes car elles vont permettre de mieux orienter le choix thérapeutique en cas d’échec de traitement.

Ce travail fait suite à la description de la cohorte, réalisé par le Pr Jeanne-Marie Perotin (CHU de Reims), publié en avril dernier qui a permis de confirmer l’importance des comorbidités liées à l’asthme et de montrer pour la première fois l’hétérogénéité de prise en charge de l’asthme sévère en France, avec notamment un défaut d’accès aux explorations allergologiques ou à l’éducation thérapeutique. Ces données ouvrent des pistes de réflexion pour améliorer la prise en charge de ces patients.

Le conseil scientifique a approuvé plusieurs projets menés à partir des données de la cohorte RAMSES par des investigateurs, qui devraient à l’avenir contribuer à une meilleure compréhension de l’évolution de l’asthme sévère sous biothérapies.

La cohorte RAMSES est portée par la Pr Camille Taillé (Université Paris Cité et praticien dans le service de Pneumologie A, hôpital Bichat – Claude-Bernard AP-HP), la Dr Candice Estellat (Centre de Pharmaco-épidémiologie, hôpital Pitié Salpêtrière AP-HP) le Pr Arnaud Bourdin (CHU de Montpellier), la Pr Cécile Chenivesse (CHU de Lille), le Pr Gilles Devouassoux (Hospices Civils de Lyon) et le Pr Gilles Garcia (hôpital privé d’Antony), au nom de la Société de Pneumologie de Langue Française.

La coordination et la méthodologie de la cohorte RAMSES sont assurées par le Centre de Pharmaco-épidémiologie de l’AP-HP (CEPHEPI).

Elle est rendue possible grâce à un accord de financement signé entre l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris et les laboratoires Astrazeneca, GlaxoSmithKLine et Sanofi sur cinq ans ainsi qu’à un soutien de la Société de Pneumologie de Langue Française et du laboratoire Novartis.

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