Quels sont les facteurs prédictifs de l’évolution de la Covid-19 vers une forme grave ? Un an après le début de la pandémie, cette interrogation demeure au cœur des efforts de recherche. Des chercheurs de l’Inserm et d’Université Paris Cité se sont intéressés à la question en se penchant sur le lien entre la cinétique virale et l’évolution de la maladie. Ces travaux s’appuient sur les données de la cohorte French Covid promue par l’Inserm et sont publiés dans le journal PNAS.

Cellule infectée par le SARS-CoV-2. © Sébastien Eymieux et Philippe Roingeard

© INSERM – Université de Tours

Alors que certains patients infectés le SARS-CoV-2 ne présentent que des symptômes légers de la Covid-19, une minorité évolue vers des formes graves de la maladie. Mieux comprendre les facteurs qui déterminent cette évolution est primordial pour améliorer leur prise en charge et diminuer la mortalité. 

Une équipe menée par le chercheur Inserm Jérémie Guedj au sein du laboratoire IAME (Inserm/Université Paris Cité) a analysé les données biologiques de 655 patients hospitalisés pour une infection par le SARS-CoV-2, inclus dans la cohorte French Covid. L’objectif était de mieux comprendre le lien entre la cinétique virale (la quantité de virus présente dans le compartiment nasopharyngé au cours du temps) et l’évolution de la maladie.

Leur étude permet de mettre en évidence deux points essentiels : plus la personne est âgée, plus elle met du temps à éliminer la charge virale dans le compartiment nasopharyngé. De plus cette dynamique virale est associée à la mortalité.

La charge virale n’est certes pas le seul déterminant de l’évolution de la maladie vers une forme grave et le décès, mais elle joue un rôle important. Si la Covid-19 est souvent décrite comme une pathologie inflammatoire, il est donc nécessaire de prendre aussi en compte ces aspects virologiques dans la prise en charge et l’accompagnement des patients hospitalisés.

De ce fait, ces travaux soulignent aussi la nécessité de poursuivre les recherches sur la mise au point de traitements antiviraux. Les chercheurs montrent notamment par modélisation qu’une réduction de la durée du portage viral grâce à l’administration d’un traitement dès l’admission à l’hôpital pourrait améliorer sensiblement le pronostic des patients, en particulier les plus âgés.

 

SourcesModeling SARS-1 CoV-2 viral kinetics and association with mortality in hospitalized patients: results from the French Covid-19 cohort :  Nadège Néant1*, Guillaume Lingas1*, Quentin Le Hingrat1,2*, Jade Ghosn1,3, Ilka Engelmann4 , Quentin Lepiller5, Alexandre Gaymard6,7, Virginie Ferré8, Cédric Hartard9, Jean-Christophe Plantier10 ,Vincent Thibault11, Julien Marlet12,13, Brigitte Montes14, Kevin Bouiller15, François-Xavier Lescure3 ,Jean-François Timsit16, Emmanuel Faure17, Julien Poissy18, Christian Chidiac19, François Raffi20,21 ,Antoine Kimmoun22, Manuel Etienne23, Jean-Christophe Richard24, Pierre Tattevin25, Denis Garot26 ,Vincent Le Moing27, Delphine Bachelet28, Coralie Tardivon28, Xavier Duval1,28, Yazdan Yazdanpanah1,3, France Mentré1,28, Cédric Laouénan1,28*, Benoit Visseaux1,2*, Jérémie Guedj1,10 *, for the French COVID cohort investigators and study group

 

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